Né le 26 février 1921 à Lyon (Rhône), fusillé le 26 mai 1943 à Dijon (Côte-d’Or) ; charcutier ; militant du Parti communiste et des Jeunesses communistes à Lyon ; résistant FTPF à Lyon.

Les parents de Paul Gachet, Théodule Gachet et Alice, Marie Barbézieux, se marièrent le 9 février 1918 à Lyon (IIe arr.). Son père fut marchand de charbon puis marchand primeur. La famille Gachet demeura 15 rue Alsace-Lorraine (Lyon, Ier arr.). Il fut élève à l’école communale Michel-Servet (Ier arr.) puis à l’école Neyret et devint charcutier. En 1936, il fit son apprentissage chez Laurencin, charcutier au Vinatier (Lyon), puis il travailla dans différentes charcuteries : chez Raoul Chausson à Auberives-sur-Varèze (Isère), chez Desperrier, rue Paul-Bert (IIIe arr.) en 1937, à Nantua (Ain) en 1938 et pour la charcuterie Moine, place Tobie-Robatel (Lyon, Ier arr.) en 1939. Il fut renvoyé de cette charcuterie « pour son irritabilité et parce qu’il professait des opinions politiques d’extrême-gauche pendant son travail ». Il rejoignit ses parents à Vourles (Rhône). Il aida son père dans son métier de marchand primeur et de transport de fruits. À partir de décembre 1940, il fut manœuvre chez Poncin et Cuny, entreprise de travaux publics. Affecté en 1941 à un Chantier de jeunesse, il fit son stage dans le 2e groupement à Crotenay (Jura). Libéré en février 1942, il retourna travailler chez Poncin et Cuny. À partir du 1er mai 1942, il fut manutentionnaire aux PTT, au service de tri des colis des prisonniers, en gare de Vaise (Lyon). En juillet 1942, il devint membre du Parti communiste et des Jeunesses communistes. Vers le début du mois de novembre, il fit le choix de s’investir totalement dans son action militante. Il distribua des tracts et colla des papillons. Il demeura en dernier lieu 12 rue des Fantasques (Lyon, Ier arr.).
En novembre 1942, sous le pseudonyme de Marcel, il devint l’un des membres puis l’un des chefs de groupe d’une compagnie FTPF des Jeunesses communistes commandée par Marcel Chadebech (dit Léon). Le 11 novembre 1942, quai Saint-Vincent (Lyon, Ier arr.), il prit part à une tentative d’attentat à la grenade contre un convoi allemand. Le 12 décembre, accompagné de quatre camarades, il se présenta armé et masqué au bureau de poste du 3 rue Gilibert (Lyon, IIe arr.) et déroba la somme de 1 767 500 francs Le 12 janvier 1943, il exécuta le soldat allemand Karl Sommerschuh avec André Desthieux, rue Villeroy (Lyon, IIIe arr.). Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, avec Desthieux, il fit sauter un rail sur la voie no 2 de la ligne Paris-Lyon, à hauteur de Collonges-au-Mont-d’Or (Rhône). Dans la nuit du 22 au 23 janvier, Paul Gachet et André Desthieux déboulonnèrent un joint de rail et débloquèrent vingt-huit tirefonds sur la voie no 2 de la ligne Lyon-Paris, au lieu-dit du Pont-du-Diable, près de la gare d’Anse (Rhône). Les 8 et 9 février, il participa à l’incendie du parc à fourrage de la caserne de la Part-Dieu (Lyon) occupée par les Allemands. Le 10 février 1943, il prit part au vol à main armé de deux appareils à ronéotyper dans un magasin (la Maison ronéo) situé 23 rue du Bât-d’Argent (Lyon, Ier arr.). Sous la fausse identité de Pierre Cannot, il loua une chambre et une cave au 82 rue Sully (Lyon, VIe arr.) et y constitua un dépôt d’armes avec Desthieux et Bertin-Mourot. Cette chambre servit également de lieu de réunion pour les membres du groupe et de logement temporaire pour ses camarades.
Suite à une dénonciation, le 10 février, les policiers français perquisitionnèrent la chambre de la rue Sully et trouvèrent un stock d’armes. Le 11 février, Paul Gachet fut arrêté à la même adresse. Les policiers trouvèrent sur lui un pistolet 7,65 mm, une matraque et une fausse carte d’identité au nom de Cannot. Ses camarades Maurice Bertin-Mourot, Robert Bruhl, Georges Valot, Gabriel Perret et André Desthieux furent également appréhendés. Le 13 février, son logement de la rue des Fantasques fut perquisitionné. Les policiers découvrirent des tracts et brochures communistes, une arme, un détonateur et de la documentation sur la technique du sabotage. Il fut incarcéré le 19 février à la prison Saint-Paul (Lyon).
Le tribunal d’État, section de Lyon, fut saisi afin de juger Paul Gachet et ses camarades. La première audience se déroula le 18 mars, puis le jugement fut suspendu jusqu’au 10 avril afin qu’une expertise mentale de Paul Gachet soit établie. Ayant exécuté un soldat allemand, Gachet et Desthieux furent réclamés dès le 11 mars par la Wehrmacht. Remis aux autorités allemandes le 6 avril, ils furent incarcérés à la prison Montluc (Lyon) le 7 avril et condamnés à mort par le tribunal de guerre allemand du territoire militaire France sud « pour l’assassinat du soldat allemand Sommerschuh, deux attentats à la dynamite et mise en danger d’une exploitation de chemin de fer ».
Transférés vers le 15 mai à Dijon (Côte-d’Or), ils furent fusillés tous les deux le 26 mai 1943.
Paul Gachet et André Desthieux furent inhumés au cimetière de Dijon. En septembre 1944, les Forces françaises de l’intérieur ramenèrent les deux corps qui, après avoir été identifiés, furent inhumés à Villefranche-sur-Saône.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 1035W17, 3335W22, 3335W15, 3335W18 (dossier d’André Desthieux), 182W269. – Arch. mun. Lyon, 2e2189. – Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2824 engagements, 2003. – Marcel Chadebech, Civisme et mémoire, des événements marquants de 1939 à 1944, en quête de vérité face aux falsificateurs, 2002.

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