Né le 28 décembre 1917 à Chabet-Khaneb ou Chabet Khaled (Khenchela, Algérie), fusillé le 13 novembre 1943 à la Doua (Villeurbanne, Rhône) ; parachutiste ; résistant dans la Haute-Loire.

Fils de Louis et de Marie Sivet, René Garnier était parachutiste et demeurait hôtel Mounier, rue du Marché, à Retournac (Haute-Loire).
Il fit partie des réseaux du Special Operations Executive (SOE) Radio Patrie et Jean-Marie et fut émetteur clandestin.
À partir de 1941, il fut résistant dans le groupe Espoir puis dans le mouvement Franc-Tireur. Il organisa les premiers groupes armés. Il se chargea de la formation et de l’entraînement des hommes et de la gestion des parachutages. En 1942, il s’engagea également dans les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) où il exerça le même type de fonctions. En 1943, sous les ordres de Jean Bonnissol, responsable des Mouvement unis de Résistance (MUR) des maquis de la Haute-Loire, il prit la responsabilité de créer un centre de cadres. Il y forma des maquisards au maniement des armes et explosifs et aux méthodes de combat. À cette période, il fut aussi chef des liaisons avec les départements de la Loire et du Rhône et principal animateur des liaisons avec Paris. Il franchit à plusieurs reprises la ligne de démarcation pour acheminer des informations, des ordres et du petit matériel. Il participa à diverses missions dangereuses (sabotages, attaques de trains, parachutages, ...). Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1943, à Beauzac (Haute-Loire), sous les ordres de Jean Bonnissol, il attaqua un train de soldats allemands avec dix camarades.
Dénoncé par un milicien, il fut arrêté par les autorités allemandes à Retournac, le 5 octobre 1943, conduit à Saint-Étienne, puis transféré à Lyon (Rhône) et incarcéré à la prison Montluc.
René Garnier fut condamné à mort le 3 novembre 1943 avec Paul Ponchon, Louis Granjon, Louis Houzet et Louis Ricard par un tribunal militaire allemand pour avoir appartenu à un groupe de terroristes et commis de nombreux actes de sabotage à Saint-Étienne et dans les environs.
Le 13 novembre 1943, les Allemands le fusillèrent avec ses camarades sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône).
Son corps fut retrouvé après la guerre dans le charnier de la Doua et identifié par son frère et sa belle-sœur le 7 septembre 1945.
Il fut homologué capitaine des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
Une rue et une médiathèque portent son nom à Retournac. Une plaque fut apposée dans cette commune sur la maison où rappelle-t-on, en août 1942, il fit l’instruction des premiers groupes armés de la région.
Dernière lettre à sa fiancée
 
Le plus mauvais moment a été quand on nous a annoncé que nous étions condamnés à mort, ça a été comme un coup de massu, mais le soir même je récupérai et nous avons chanté et fait des jeux, et des charades en attendant l’heure H. Un prêtre allemand vient nous assister. Je lui ai dit d’aller te voir pour te dire le courage que nous avons montré. Nous espérons être fusillés tous les six ensemble et nous chanterons la Marseillaise une dernière fois. Vive la France. René
Dis à tous mes amis que je pense à eux une dernière fois. U--- un copain pour les copains. Je vais être exécuté ce soir. Je fume la dernière cigarette du condamné et nous allons tout à l’heure faire un bon dîner. Ne vous en faites pas nous aurons tous du courage et j’espère ne pas trembler tout-à-l’heure devant le peloton d’exécution. L’exécution est à 5 heures et il est 2 heures.
Adieu
Vive la France
René
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier de René Garnier, dossier de Joseph Pépin. – Arch. Dép. Rhône, 3808W688, 3335W22, 3335W16, 3460W2. – Arch. Mun. Lyon, 1025WP25 .— Fernand Boyer, Témoins de pierre du sang versé. Les monuments de la résistance en Haute-Loire, Le Puy, éditions de la Société académique, 1983 .— MémorialGenweb.

Jean-Sébastien Chorin

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