Né le 9 mai 1923 à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), fusillé le 1er février 1944 à la Doua (Villeurbanne, Rhône) ; ajusteur ; maquis de l’Armée secrète (AS) de Beaubery (Saône-et-Loire).

Georges Genevois était le fils de Jean, employé, et Marie Thomas. Célibataire, il exerçait la profession d’ajusteur et demeurait à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire).
Il fit partie du maquis de Beaubery, de l’AS, situé, à partir de septembre 1943, à Combrenod sur la commune de Montmelard (Saône-et-Loire).
Le 11 novembre 1943, les soldats allemands attaquèrent le camp. Les maquisards résistèrent puis, par prudence, se replièrent le lendemain à Gillette, hameau de Gibles (Saône-et-Loire).
Le 14 novembre, les soldats allemands attaquèrent à nouveau à Gibles. Les résistants tentèrent de leur échapper en gagnant les bois. Ils laissèrent un détachement à l’arrière-garde pour faire disparaître toutes traces. Ce groupe de six hommes, constitué de Georges Genevois, Falaize, Santopietro, les frères Mazaud et Renard, fut surpris par une patrouille allemande et fait prisonnier. Vraisemblablement conduit à Mâcon (selon la dernière lettre de Michel Mazaud), Georges Genevois fut ensuite emprisonné à Montluc (Lyon, Rhône).
Les 14 et 15 janvier 1944, le tribunal militaire allemand siégeant à Lyon jugea et condamna à mort Georges Genevois et quinze camarades du maquis (Paul Meyer, Raymond Falaize, René Richard, Marcel Renard, Michel et Lucien Mazaud, Claudius Deschamps, Philibert Morel, Jean Santopietro, Antonin Trivino, Jean-Baptiste Gardenet, Clovis Bernard, Bruno Quinchez, Jean Michenot et Lucien Guilloux) comme francs-tireurs et pour avoir favorisé l’ennemi.
Les Allemands fusillèrent Georges Genevois sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône) avec ses compagnons le 1er février 1944.
Son corps fut inhumé dans le charnier de la Doua, retrouvé après la guerre et identifié par son père le 5 août 1945.
Il reçut la Médaille de la Résistance en 1946.
Dernière lettre
 
Mes biens chers parents,
Je vous écris ma dernière lettre, je suis été condamné à mort le 15 janvier, j’ai été arrêté le 14 novembre 1944. Je pense à vous jusqu’à la dernière minute.
Maman je vous quitte mais soigne bien mon mon bon frère Roger.
Maman, je pars pour le Ciel, tu feras dire une Messe à l’Eglise Sainte Marguerite et une à SAINT AGNAN.
Papa, j’espère que vous terminerez une vie heureuse et non comme moi mourir à 20 ans. Maman, j’ai eu ton colis, je te remercie bien, quand je t’ai quitté tu m’as dis c’est peut-être la dernière fois que tu me vois, et c’était bien vrai. Puisque je vais mourir dans quelques instants, soit assurée que j’irais en brave.
A ma pauvre maman, le malheur que je te cause mais je partirai au ciel avec Jésus.
Maman, tu iras passé quelques jours chez grand’mère lorsque tu feras dire une Messe là-bas.
Je fais renvoyé la couverture, le cache-nez de Roger ma veste.
Je vais terminer mon dernier mot, mais encore une fois, papa vous serez heureux, et j’espère que cette terrible guerre sera finie bientôt.
Maman, je t’embrasse bien des fois, ainsi que papa et Roger, grand’mère et toute la famille.
Adieu fais bien tout, je vous retrouverai au Ciel.
Maman, je sais que c’est pour toi un grand chagrin, mais ayez confiance, Jésus vous aidera.
Georges GENEVOIS
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W6, 3808W15, 3460W2. – Arch. Mun. Lyon, 1025WP25. – Arch. Dép. Saône-et-Loire, recensement de population de Paray-le-Monial, 1926. – Amicale du Bataillon du Charollais, Le maquis de Beaubery et le bataillon Charollais, 1983. – Association nationale des médaillés de la Résistance française, Annuaire des médaillés de la Résistance française, 1953. – Bruno Permezel, Montluc. Antichambre de l’inconnu (1942-1944), 1999. – Mémorial GenWeb.

Jean-Sébastien Chorin

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