Né le 23 juillet 1923 à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), fusillé le 4 avril 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; manœuvre ou maréchal-ferrant ; résistant FTPF.

René Jallageas était le fils de Jean Jallageas, cantonnier, et de Marie Piquepaille. Il était célibataire et domicilié à Angeac (Charente) lorsqu’il fut requis pour le Service du travail obligatoire (STO) au sein de l’Organisation Todt à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime).
Réfractaire, il s’engagea le 10 janvier 1944 dans les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de Haute-Vienne (détachement « Frot »). Le 20 mars 1944 au cours d’une opération contre le maquis des Loges (Saint-Priest-sous-Aixe, Haute-Vienne), menée conjointement par les Allemands et un Groupe mobile de réserve (GMR) de Vichy, il fut arrêté sans opposer de résistance en même temps qu’un autre maquisard vers 6 heures du matin alors qu’ils étaient en patrouille dans la forêt de Saint-Priest-sous-Aixe (Haute-Vienne). Le reste du groupe – une dizaine d’hommes – réussit à s’enfuir. Interrogé, il reconnut sa participation à diverses opérations dont l’attaque du cantonnement du 643e GTE (groupement de travailleurs étrangers) à Aixe-sur-Vienne le 8 février 1944.
Il fut interné à la maison d’arrêt de Limoges. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait institué des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. René Jallageas fut condamné à mort par cette cour martiale et fusillé sur place, à la maison d’arrêt de Limoges, le 4 avril 1944 à 18 heures en même temps que Roberto Francisco, Ramon Marco et José Fuentès, trois résistants creusois, anciens républicains espagnols.
Il obtint la mention« Mort pour la France » le 12 décembre 1947 et « Interné Résistant » le 20 août 1951. Il a été homologué au grade de caporal dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Son nom figure sur le monument aux morts d’Angeac (Charente).
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16P 305367 et AVCC, Caen — Arch. Dép. Haute-Vienne 989 W 378 — Arch. Mun. Limoges 4 H 142 — Virginie Sansico. « France, 1944 : maintien de l’ordre et exception judiciaire. Les cours martiales du régime de Vichy ». Revue électronique du centre d’Histoire de Sciences Po. N°3 novembre - décembre 2007 — Mémorial genweb — Notes Bernard Pommaret.

Dominique Tantin, Michel Thébault

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