Né le 15 juin 1890 à Proujan (Russie), fusillé comme otage le 14 mai 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; brocanteur ; communiste.

Abraham Koubchik demeurait 18 rue Émile-Chaine à Paris (XVIIIe arr.), pas très loin des fortifications et du marché aux Puces de Saint-Ouen. Il exerçait le métier de brocanteur. Le 2 mai 1942 la police française l’arrêta pour un motif inconnu. Peut-être était-il en infraction au regard des lois antisémites du statut des Juifs promulgué par Vichy ? Ou appréhendé en raison d’une activité politique, ou bien interpellé dans une rafle que la police française organisait régulièrement aux abords du marché aux Puces ? Il fut interné au camp de Drancy réservé aux Juifs.
Le 2 mai deux attentats eurent lieu. À Saint-Aubin-lès-Elbeuf près de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) des Francs-tireurs partisans circulant à bicyclette tiraient sur quatre marins allemands. Deux étaient touchés et décédaient. Le soir vers 22 heures, un résistant tirait sur le sergent allemand Bambach à la hauteur du 153 avenue de Clichy, près de la station de métro Porte-de-Clichy à Paris (XVIIe arr.). Légèrement blessé il était emmené à l’hôpital Lariboisière.
Les autorités allemandes publièrent le 8 mai un « Avis » dans la presse collaborationniste annonçant l’interdiction « à partir du 8 mai 1942 de circuler à bicyclette de 21 h 30 à 5 heures » dans treize départements dont la Seine-Inférieure. Le 9 mai cinq hommes étaient fusillés en représailles au Mont-Valérien. Le même jour dans un « Avis » les Allemands menaçaient : « Si le coupable [de l’attentat de la Porte-de-Clichy] n’est pas découvert dans un délai de huit jours [...] quinze autres communistes et Juifs touchant de près au milieu des auteurs de l’attentat seront fusillés » et annonçaient la déportation massive de « cinq cents communistes et Juifs [qui] seront envoyés dans l’Est, dans un camp de travail forcé ».
Abraham Koubchik fut passé par les armes le 14 mai 1942 au Mont-Valérien, en compagnie de cinq autres otages juifs : Chaim Brudarz, Rubin Cukier, David Ohayon, Isaac Bajtel et Bernard Reisnick.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 1752. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 8 et 9 mai 1942. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC.

Daniel Grason

Version imprimable