Né le 6 mai 1922 à Montluçon (Allier), fusillé le 23 décembre 1943 à la Doua, commune de Villeurbanne (Rhône) ; élève à l’École navale (et École de l’Air ?) ; membre du maquis de Tréminis.

René Pinguet naquit à Montluçon le 6 mai 1922. Saint-Cyrien, il était aspirant à l’École navale.
Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il intégra au mois de juin 1943 le maquis de Tréminis dit « camp Rozan », rattaché au Service national du maquis Prévost, dans l’Isère, en août 1943. Sa fausse identité était René Gauthier. Henri Cleret (Arlès) le nomma chef de groupe, mais, faute d’effectifs à encadrer, René Pinguet resta son adjoint.
Suite à une trahison, le 19 octobre 1943, des soldats allemands attaquèrent le maquis. René Pinguet fut fait prisonnier alors qu’il revenait au camp pour récupérer ses papiers d’identité oubliés lors du repli des maquisards.
Les Allemands le conduisirent avec ses camarades à la Sipo-SD de Grenoble (Isère), 28 cours Berriat. Il se retrouva dans une chambre du 6e étage, en compagnie d’André Coutelier notamment. Il subit des mauvais traitements (coups de poing et coups de matraque en caoutchouc) lors de plusieurs interrogatoires. Georges Siguier, l’un de ses codétenus, racontera après la guerre que René Pinguet se révéla « un garçon riche de hautes qualités de l’esprit et du cœur, très courageux et au plus au point conscient de son devoir et de sa dignité ». Sa présence fut « une aide très précieuse pour tenir le coup ».
Le 18 novembre, les Allemands le conduisirent à Compiègne (Oise), puis à Lyon (Rhône), le 21 novembre. Il fut interné à Montluc dans les salles communes pendant quatre jours.
Le 25 novembre, il comparut devant le tribunal militaire allemand de la Zone sud (situé Grand Nouvel Hôtel, rue Grôlée à Lyon). Le tribunal le condamna à mort le 26 novembre 1943 avec Francis Lagardère, René Perrochon, André Coutelier, Jacques Casanova, Lescoute, Laroche, Fabre et Georges Siguier. Motifs de la condamnation : « 1. Ont fait fonction de francs-tireurs et entrepris une action de nature à porter préjudice à l’armée allemande, 2. Ont prêté leur aide à une puissance étrangère en guerre contre l’Allemagne. »
Il fut ensuite emprisonné dans une cellule de Montluc réservée aux condamnés à mort : d’abord au rez-de-chaussée, puis, au bout de dix jours, dans la cellule 138 au 2e étage avec André Perrochon, René Coutelier et Francis Lagardère.
Un peloton de soldats allemands le fusilla le 23 décembre 1943, dans l’enceinte du camp militaire de la Doua à Villeurbanne, en même temps que Jacques Casanova, René Perrochon, Francis Lagardère et André Coutelier. Juste avant son exécution, il écrivit une dernière lettre à ses parents.
On retrouva son corps dans un charnier de la Doua après la guerre.
Il fut homologué au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI) avec le grade d’élève-officier et décoré de la Médaille de la Résistance et de la Croix de guerre avec palme.
À la demande de ses parents, son corps repose à la Nécropole de la Doua à Villeurbanne, au pied de la Butte des fusillés.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 3808W501, 3808W643, 3335W22, 3335W14. – Marcelle Reynaud, Le Maquis de Tréminis : 1943 : Mémoires et documents, 1996. – Mémorial GenWeb.

Jean-Sébastien Chorin

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