Né le 16 juillet 1896 à Bétheny (Marne), fusillé le 4 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; appariteur au commissariat de La Muette à Paris (XVIe arr.) ; résistant membre du réseau Cohors-Asturies.

Louis Buchmann.
Louis Buchmann.
Fils d’Henri, coiffeur et d’Elisabeth Seng, Louis Buchmann, membre de la classe 1916, combattit durant la Première Guerre mondiale, très gravement blessé, réformé à 60 % pour blessures de guerre. Au titre de la campagne 1914-1918, il fut décoré de la Croix de guerre avec palmes et de la Médaille militaire. Il épousa Adrienne Catherine le 10 septembre 1920 en mairie de Reims ; père de deux enfants, Louis Buchmann et sa famille habitaient 4 place des Vosges à Paris (IVe arr.). Il était depuis octobre 1935 appariteur au commissariat de la Muette (XVIe arr.).
Buchmann connaissait l’inspecteur Albert Antoine et les époux Maria et Joseph Brunet, qui tenaient le café-hôtel au 6 rue Bois-le-Vent, à deux pas du commissariat. Il se rendit dans l’après-midi du 4 novembre 1941 à une convocation de la Feldgendarmerie. Lors de la confrontation avec Joseph Brunet, celui-ci déclara que Buchmann ne lui avait remis aucune arme. Maria Brunet prétendait le contraire : elle l’avait vu déposer à plusieurs reprises armes et munitions dans une pièce de leur domicile.
Incarcéré à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.), administrée par les Allemands, Louis Buchmann comparut le 27 novembre 1941 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas, Paris (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « trafic et détention d’armes, propagande anti-nationale et pro-gaulliste », ses origines juives pesèrent probablement dans la condamnation à la peine capitale. Le 4 décembre 1941, à 16 h 42 il fut passé par les armes au Mont-Valérien en compagnie de Joseph Brunet et Albert Antoine. Un « Avis » parut dans le journal collaborationniste Le Matin dix jours plus tard.
Louis Buchmann fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 4 décembre 1941 division 39, ligne 3, n°29 puis transféré à une date inconnue division 6 ligne 26 n°31.
L’enquête policière ne permit pas de mettre au jour que Louis Buchmann était membre du réseau Cohors-Asturies.
Louis Buchmann a été homologué Interné résistant, la mention Mort pour la France lui fut attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 14 mars 1945, et il reçut à titre posthume le 25 avril 1946 la médaille de la résistance avec rosette.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, sur la plaque apposée à l’intérieur de la cour de la préfecture de police de Paris en mémoire des agents tombés pendant les deux guerres mondiales et sur la plaque commémorative du Commissariat central de police du 16e arrondissement de Paris.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 117, KB 2, KB 67. — Bureau Résistance GR 16 P 96051. —
AVCC, Caen, B VIII dossier 2/Boîte 5 Liste S 1744-2214/41 (Notes Thomas Pouty). — Le Matin, 13 et 14 décembre 1941. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Site Internet CDJC. — MémorialGenWeb. — État civil, Arch. Dép. Marne. — Guy Krivopissko, La vie à en mourir, Lettres de fusillés 1941-1944, Tallandier, 2003. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

Daniel Grason

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