Né le 7 novembre 1927 à Decize (Nièvre), fusillé le 4 février 1944 à la Doua, commune de Villeurbanne (Rhône) ; employé à la Bourse de Lyon (Rhône) ; résistant au sein des Groupes francs de l’Armée secrète (AS) à Lyon et de Fer national.

Fils d’Henri, Louis Thomas, et de Gabrielle Chapelat, Henri Thomas était employé à la Bourse de Lyon, où il demeurait, 13 rue du Général-Plessier (IIe arr.), avec ses parents.
Henri Thomas fut résistant dans les groupes francs de l’AS à Lyon (secteur Ville des groupes francs, Ve Bureau) à partir du 10 janvier 1943. Sous le pseudonyme « le Gosse », il fut nommé agent de liaison pour les réunions des responsables départementaux et régionaux.
Il fut également agent de liaison au sein de Fer national (Zone sud depuis la fin de l’année 1942).
Il prit part à plusieurs attentats réalisés au moyen de charges explosives et à différents sabotages de voies ferrées.
Henri Thomas fut arrêté le 24 novembre 1943 par la Sipo-SD à Lyon, puis interné à la prison Montluc (Lyon).
Le 21 janvier 1944, le tribunal militaire allemand siégeant à Lyon condamna à mort Henri Thomas et Jacques Mautret comme francs-tireurs.
Les Allemands les fusillèrent sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua le 4 février 1944.
Inhumé dans le charnier de la Doua, le corps d’Henri Thomas fut retrouvé à la Libération et identifié par sa mère le 10 août 1945.
Henri Thomas écrivit une dernière lettre à sa mère quelques heures avant son exécution.

Montluc ; le 4 février
Ma chère Maman chérie,
je viens d’apprendre que je dois être fusillé tout à l’heure, à … heures. J’ai passé le tribunal militaire allemand qui m’a condamné à la peine de mort le 21 janvier 1944.
Sois courageuse et forte, songe que je péris pour ma patrie. Tu iras voir ma petite Sylviane, ce sont mes dernières volontés, dis lui que je l’aime beaucoup, tellement que je ne puis pas l’exprimer. Tu lui montreras cette lettre pour lui faire voir que j’ai pensé à elle jusqu’à ma dernière heure. Son image ainsi que la tienne me suivra dans ma tombe. Tu diras aussi à ma sœur, mon beau-frère, mon beau-père que je les aime bien et que devant le peloton d’exécution ma pensée entière sera pour vous tous. Pour l’argent de mon père, je t’en laisse seule la possession, ce sont également mes dernières volontés.
Tu viendras en aide à M. M. de ton mieux, car Jacques va être fusillé en même temps que moi. Mes dernières volontés veulent que tu vives de ta douleur si forte soit-elle, ainsi que ma petite Sylviane.
Vous êtes les deux seules personnes que j’ai pleurées du fond de ma cellule. Je vous aime tellement que je pleure en faisant ma lettre, mais j’ai choisi la plus belle mort qu’un Français puisse choisir.
Courage Maman, c’était la destinée.
Je te quitte, ma chère Maman, en te donnant des millions de baisers et en te disant Vive la France.
Votre Henri
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 182W265, 3335W22, 3335W7, 3460W3. – Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2 824 engagements, Éd. BGA Permezel, 2003. – Bruno Permezel, Montluc, antichambre de l’inconnu, 1942-1944, Éd. BGA Permezel, 1999.

Jean-Sébastien Chorin

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