Né le 31 juillet 1924 à Harchies (Belgique), fusillé le 23 juillet 1942 à Arras (Pas-de-Calais) ; ouvrier mineur ; militant des Jeunesses communistes ; résistant au sein des FTPF.

Marcel Ledent
Marcel Ledent
Crédit : Jean-Louis Ledent
Dernière lettre (1)
Dernière lettre (1)
Crédit : Jean-Louis Ledent
Dernière lettre (2)
Dernière lettre (2)
Crédit : Jean-Louis Ledent
Fils d’Édouard et de Zoé (née Deloeil), Marcel Ledent était domicilié à Courcelles-les-Lens (Pas-de-Calais).
Il entra en résistance aux côtés de Charles Debarge dès l’âge de dix-sept ans et devint membre des FTPF le 1er janvier 1942 dans le secteur d’Hénin-Liétard.
Avec trois camarades il dynamita la sous-station de Bauvin-Provin (Nord) sur le canal de la Haute-Deûle. Suite à cette opération « canaux » de triple sabotage des voies navigables, organisée par Ferrari et Debarge, le trafic fut interrompu entre le Nord et la Région parisienne.
En janvier 1941, Marcel Ledent faisait partie des cinq qui, avec Charles Debarge, tentèrent de délivrer les résistants incarcérés à la prison de Loos-lès-Lille.
Arrêté avec Frédéric Defontaine, le 30 avril 1942 à Carvin (Pas-de-Calais) par la gendarmerie française pour « menées communistes, détention illicite d’armes, sabotage et terrorisme », il fut condamné « trois fois à mort et à dix ans de travaux forcés » (ou onze fois, selon d’autres sources) par le tribunal militaire d’Arras (OFK 670) le 8 juillet 1942.
Marcel Ledent a été fusillé dans les fossés de la citadelle d’Arras le 23 juillet 1942.


Dernière lettre (probablement une copie). Orthographe et ponctuation respectées.
22.7.42
Cher père, mère, frère et sœur,
Je vous écris ces quelques mots pour vous dire que la santé est toujours excelente garder votre courage ainsi que votre sang froid car je vous ai déclaré que la peine n’était pas bien grave mais cette fois c’est fini car le tribunal vient de me condamner à 11 fois la peine de mort et aujourd’hui ont vient de venir me chercher pour l’exécution.
Je ne vous verrais plus jamais car l’exécution c’est à 20h ce soir pour la dernière fois je vous demande de ne plus vous en faire pour moi Enfin Chere parents j’espère que la famille se porte bien. Surtout de pleurez pas pour moi. Je vais vous renvoyez tout ce qui me reste ma montre qui doit revenir à Édouard à Simone je ne sais pas quoi lui offrir pour lui faire plaisir mais je crois que ma photo lui suffiras moi je ne m’en fais pas bien sur je ne chante plus mais je rigole toujour. Je vous disais chere parents que je viens de voir Mr le curé. Il vient de me quitter mais il va revenir me dire une messe d’adieu adieu chère père mère frères sœurs cousins cousines tantes oncles et autres tous mes amies l’heure est venue de m’oublier car je dois cesser de vivre (censuré). Adieu a tous ce qui m’estimait tant cette fois c’est fini mais je garde un doux souvenir pour aller dans ma dernière demeure (censuré)
Marcel
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5022 et 51 J/6. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 208, 213, 491. – J. Estager, Ami, entends-tu, Messidor/Éd. Sociales, p. 78, 94, 115. – Mémorial des fusillés d’Arras. — Lettre et photographie communiquées par Jean-Louis Ledent (octobre 2019).

Raynald Daubresse, Christian Lescureux

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