Né le 22 janvier 1919 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé comme otage le 25 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; journalier, employé en confection ; habitant de la vallée du Cailly à Malaunay près de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; résistant du Front National.

Roland DURU rubrique {Nos Martyrs} in l'Avenir du Havre 1945
Roland DURU rubrique {Nos Martyrs} in l’Avenir du Havre 1945
Roland Duru adhéra aux Jeunesses communistes du Houlme en 1936 à dix-sept ans, puis au Parti communiste, section de Maromme en 1938. Dès les premiers mois de l’occupation allemande, il participa à l’action communiste clandestine. Il fut arrêté le 21 (ou 27) septembre 1941 à Rouen, par la police française, et une perquisition à son domicile livra un important matériel de propagande anti-allemand et des traces de préparation d’un déraillement de train sur la ligne Rouen-Le Havre. Il fut condamné à quatre ans de prison par la Section spéciale de Rouen le 1er octobre 1941. Détenu à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen puis à Poissy, il a été fusillé comme otage le 25 avril 1942 au Mont-Valérien en représailles à l’attentat du Havre, le 2 avril 1942, contre deux soldats allemands.
Célibataire, dans sa dernière lettre il écrivit :
 Ma chère mère, je suis condamné à mort par un tribunal allemand. Je vais mourir pour mon idéal, mais surtout, chère mère, je te demande de ne pas te rendre malade à cette nouvelle, au contraire sois forte. Il le faut, je vais devant les fusils la tête haute et sans larmes. Je t’embrasse bien fort et te dis adieu. 

Le livre des otages de Serge Klarsfeld indique que 7 otages furent fusillés le 25 avril 1942, peu de temps après le déraillement du train militaire Maastricht-Cherbourg près de Caen (28 soldats tués et 19 blessés). Parmi les 7 fusillés, Auguste Jean, Antoine Bruneau et Roland Duru étaient considérés par les Allemands comme venant de la région du sabotage. Roland Duru fut homologué résistant.
Une deuxième lettre de Roland Duru fut publiée en octobre 1944 dans le numéro 4 de l’Avenir Normand dans une période où l’on n’avait pas encore connaissance du lourd bilan des camps de la mort allemands.
Le 25 avril 1942
Chers Norbert, Margot, Madame Dupain,
Je vous écris cette dernière lettre pour vous dire adieu, c’est fini. Je suis condamné à mort par le Tribunal allemand et ma dernière heure va sonner.
Mes dernières pensées sont pour vous qui avez tant fait pour nous aider à passer notre captivité un peu moins rude, mais le destin en a voulu ainsi. J’ai laissé à la Centrale de Poissy ma montre et une bague. Je vous demande de les faire revenir à la maison, ainsi que ma carte d’identité. Je n’ai pas l’adresse de ma tante coop (sic). Je ne puis la prévenir, c’est dommage, mais vous lui apprendrez dans une de vos lettres. Les Allemands vont vous retourner mes habits et mon linge par la gare sans doute, en tout cas peu m’importe. Dedans il y a une petite chaîne qui vient de ma tante coop. Vous la mettrez de côté pour offrir à Robert en souvenir de moi.
Je vous assure que je vais au devant des fusils sans une larme dans les yeux, au contraire. Je n’ai plus rien à vous dire sinon qu’à vous dire adieu pour toujours.
J’écris à ma mère ainsi qu’à Franqueville. Je vous embrasse bien fort tous trois.
Adieu, adieu.
Roland
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, BVIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime, ouvrage de l’ADFFM de Seine-Maritime.1994. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.L’Avenir du Havre, quotidien en 1945, rubrique « Nos Martyrs ». – Site Internet Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 205191 (nc).

Jean-Paul Nicolas

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