Né le 10 juin 1914 à Liévin (Pas-de-Calais), fusillé le 3 mars 1944 à Arras (Pas-de-Calais) ; mécanicien à la SNCF ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.

Fils de Constant Michel, ouvrier mineur, et d’Adolphine Delhaye, sans profession, Émile Michel s’était marié le 24 août 1935 à Liévin avec Jeanne Dzewiecki. Ensemble, ils eurent un enfant et étaient domiciliés à Avion (Pas-de-Calais) au 49 rue Charles Ferrand.
Arrêté par la Feldgendarmerie d’Arras le 17 février 1944 à Vimy (Pas-de-Calais) pour « acte de sabotage et attentats voies ferrées », avec son camarade Edmond Canon, au moment où ils dévissaient plusieurs boulons d’éclisses pour saboter la ligne Hazebrouck-Arras entre Avion et Vimy, il fut condamné à mort le 1er mars 1944 par le tribunal militaire d’Arras (OFK 670). Émile Michel a été fusillé le 3 mars 1944 à 17 h 11 dans les fossés de la citadelle d’Arras.
L’affiche diffusée à ce moment-là indiquait :
« Le 17-2-1944 , les ressortissants français :
MICHEL Émile, cheminot, demeurant à Avion,
CANON Edmond, cheminot, demeurant à Loos-en-Gohelle,
ont été surpris au moment où ils enlevaient plusieurs boulons d’éclisses surle ligne de chemin de fer d’Avion à Vimy, dans le but de provoquer des déraillements de train.
Ce crime, devant lequel ils n’ont pas reculé bien qu’il mettait en danger leurs propres camarades de travail, a été sanctionné par jugement du Conseil de guerre en date du 1-3-1944, qui les a condamnés tous deux à la peine de mort. La sentence a été exécutée.
Lille, le 3 Mars 1944
Signé BERTRAM
Generalleutnant ».
« Fusillé par les Allemands », Émile Michel fut reconnu « mort pour la France » (AC 21 P 99921) à titre militaire (FTPF). Il fut homologué comme interné résistant au titre des forces françaises combattantes (FFC), déportés et internés de la résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI), Résistance Fer (GR 16 P 416960 ; AC 21 P 597897). La médaille de la Résistance lui fut attribuée par décret du 3 janvier 1946 (JO du 13 janvier 1946).
Le nom d’Émile Michel figure sur le mémorial de la citadelle d’Arras, sur le monument aux morts d’Avion, et sur la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF de la gare de Lens.
Il laissa une dernière lettre adressée à sa femme :
Arras le 3 mars 1944
Ma chère Jeannine
Cés les derniers mots que je t’envoie
dans 2 heures je serai exécuté car j’ai
été condamné à mort le 1er. Je te
demande pardon pour la peine que
je t’ai fait ainsi qu’à notre petite
fille Odette et si je t’aurai écouté
je ne serai pas où j’en suis. C’est
la fatalité qui la voulu comme ça
et on y peut rien. Tout ce que
je te demande c’est de veiller sur
notre petite, et si possible de
lui assuré un bon avenir et
que quelque fois qu’elle pense
a son pauvre Papa qu’elle n’aura
jamais connu beaucoup. Quand a
toi je te demande encore une fois
pardon et je vais quitter ce monde
avec toi et Odette ainsi que toute la
famille dans ma dernière pensée
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). SHD, Caen et Vincennes. Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5022/1 et 51 J/6. — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb. — J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 256. – Mémorial des fusillés d’Arras. Y. Le Maner, L. Thiéry, Fusillés et déportés du Nord-Pas-de-Calais (1940-1945), La Voix du Nord éditions, 2005, p. 32 et 36. — État civil.

Christian Lescureux, Frédéric Stévenot

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