MICHEL Émile, Clément
Né le 10 juin 1914 à Liévin (Pas-de-Calais), fusillé le 3 mars 1944 à Arras (Pas-de-Calais) ; mécanicien à la SNCF ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.
Arrêté par la Feldgendarmerie d’Arras le 17 février 1944 à Vimy (Pas-de-Calais) pour « acte de sabotage et attentats voies ferrées », avec son camarade Edmond Canon, au moment où ils dévissaient plusieurs boulons d’éclisses pour saboter la ligne Hazebrouck-Arras entre Avion et Vimy, il fut condamné à mort le 1er mars 1944 par le tribunal militaire d’Arras (OFK 670). Émile Michel a été fusillé le 3 mars 1944 à 17 h 11 dans les fossés de la citadelle d’Arras.
L’affiche diffusée à ce moment-là indiquait :
« Le 17-2-1944 , les ressortissants français :
MICHEL Émile, cheminot, demeurant à Avion,
CANON Edmond, cheminot, demeurant à Loos-en-Gohelle,
ont été surpris au moment où ils enlevaient plusieurs boulons d’éclisses surle ligne de chemin de fer d’Avion à Vimy, dans le but de provoquer des déraillements de train.
Ce crime, devant lequel ils n’ont pas reculé bien qu’il mettait en danger leurs propres camarades de travail, a été sanctionné par jugement du Conseil de guerre en date du 1-3-1944, qui les a condamnés tous deux à la peine de mort. La sentence a été exécutée.
Lille, le 3 Mars 1944
Signé BERTRAM
Generalleutnant ».
« Fusillé par les Allemands », Émile Michel fut reconnu « mort pour la France » (AC 21 P 99921) à titre militaire (FTPF). Il fut homologué comme interné résistant au titre des forces françaises combattantes (FFC), déportés et internés de la résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI), Résistance Fer (GR 16 P 416960 ; AC 21 P 597897). La médaille de la Résistance lui fut attribuée par décret du 3 janvier 1946 (JO du 13 janvier 1946).
Le nom d’Émile Michel figure sur le mémorial de la citadelle d’Arras, sur le monument aux morts d’Avion, et sur la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF de la gare de Lens.
Il laissa une dernière lettre adressée à sa femme :
Arras le 3 mars 1944Ma chère JeannineCés les derniers mots que je t’envoiedans 2 heures je serai exécuté car j’aiété condamné à mort le 1er. Je tedemande pardon pour la peine queje t’ai fait ainsi qu’à notre petitefille Odette et si je t’aurai écoutéje ne serai pas où j’en suis. C’estla fatalité qui la voulu comme çaet on y peut rien. Tout ce queje te demande c’est de veiller surnotre petite, et si possible delui assuré un bon avenir etque quelque fois qu’elle pensea son pauvre Papa qu’elle n’aurajamais connu beaucoup. Quand atoi je te demande encore une foispardon et je vais quitter ce mondeavec toi et Odette ainsi que toute lafamille dans ma dernière pensée
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). SHD, Caen et Vincennes. Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5022/1 et 51 J/6. — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb. — J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 256. – Mémorial des fusillés d’Arras. Y. Le Maner, L. Thiéry, Fusillés et déportés du Nord-Pas-de-Calais (1940-1945), La Voix du Nord éditions, 2005, p. 32 et 36. — État civil.
Christian Lescureux, Frédéric Stévenot