Né le 3 avril 1911 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne), fusillé par condamnation le 10 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chauffeur ; résistant gaulliste.

Fils d’Albert, plombier, et de Marguerite née Kauffmann, sans profession, Albert Alavoine épousa Pierrette Loisel le 5 décembre 1932 en mairie de Saint-Maur-des-Fossés. Le couple vivait 9 rue du Centenaire à La-Varenne-Saint-Hilaire, quartier de Saint-Maur (Seine, Val-de-Marne).
En juin 1941, Albert Alavoine aurait rejoint la résistance gaulliste. Le 10 octobre 1941, il fut arrêté alors qu’il volait une automobile allemande. Incarcéré dans les locaux de la Feldgendarmerie 19-21 rue de la Victoire (IXe arr.), il s’évada le 12 octobre.
Par télégramme les autorités d’occupation lancèrent un avis de recherche. À nouveau interpellé à une date inconnue, probablement à Yerres (Seine-et-Oise, Essonne), il comparut le 2 avril 1942 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort, il fut passé par les armes le 10 avril au Mont-Valérien.
Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Son nom est inscrit à Suresnes sur le Monument commémoratif cloche au Mont-Valérien


L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Mercredi 8.4.42
Visites au Cherche-Midi, un est condamné à mort et aux fers depuis 4 semaines, baptisé, bien préparé, recueilli, vraie conversion. Mais n’a pas grande chance de grâce : André Albert Alavoine, Ferme de la Garenne de Senard - Yerres (S. et O.) (né le 5 avril 1911 à St-Maur).
Vendredi 10.4.42
15 exécutions
Matin visite à Fresnes. Midi, prévenu que 2 du Cherche-Midi doivent être exécutés, avec 13 autres de la Santé. Je me rends au Ch.-Midi, où vois Alavoine et Féré. Alavoine a été baptisé mercredi et il doit être fusillé aujourd’hui. Resta d’un calma fabuleux, écrivit ses lettres. Puis il reçut la 1re ste confession et la 1re ste communion, très recueilli. Sa mère réside Passage Chatel, Caudebec-lès-Elbeuf (S. inférieure). Féré Auguste, longtemps sans pratiquer, suivit l’exemple, voulait mourir dans la paix de l’Église. Se confessa et reçut la ste communion. Nous priâmes ensemble avant et après la ste communion et récitâmes la prière pour les mourants. Leur appétit témoigna de leur sérénité intérieure. Je recommandai même du pain et du café. Le fourgon avec les 13 de la Santé passa et prit les 2, accompagnés de l’abbé Loevenich, du pasteur Peters (un protestant était parmi eux) et moi-même. Ils ne furent pas nombreux à témoigner du repentir ou à désirer prier. La plupart des communistes moururent en criant : "Vive le Parti communiste ! " etc. Enterrés à Ivry ».
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 51. – DAVCC, Caen, Boîte 5 Liste S 1744-208/42 (Notes Thomas Pouty), AC 21P 417187 (nc). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Les Français Libres. – Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 77-78. — État civil, Saint-Maur-des-Fossés.

Daniel Grason

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