Né le 1er janvier 1898 à Paris, fusillé par condamnation le 7 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chef de réception au sein de la Compagnie générale transatlantique du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; résistant, membre du groupe Morpain (futur réseau L’Heure H)

Fils de Louis Robert, sculpteur, et de Marie Dune, sans profession, Robert Roux résidait au Havre au 22 rue Jules-Tellier. Il épousa en premières noces Mathilde Trinquet le 28 mai 1921, puis en secondes noces Blanche Esnor à Londres le 15 avril 1926 – celle-ci disparut avec leurs deux filles dans des conditions tragiques. En effet Robert Roux perdit toute sa famille le 11 juin 1940, alors qu’elle se trouvait à bord du Niobé. Surchargé de munitions et d’un millier de réfugiés qui voulaient quitter Le Havre, le navire fut bombardé par les Stukas dans la baie de Seine et explosa avant de sombrer.
Franc-maçon, Robert Roux appartint à la loge L’Olivier écossais 38.
Sous le pseudonyme de « Lamer », il entra dans le groupe Morpain au mois de septembre 1940, faisant partie de l’équipe fondatrice. Membre actif, agent de renseignements et de liaison, il appartint aux sous-groupes Bourse, Port, Mont-Joly et Béarn. Son chef direct fut René Brunel, en charge des sous-groupes Bourse et Mont-Joly. Ses activités dans le groupe furent : l’aide aux Alliés, le renseignement, l’espionnage, la détention d’armes et la préparation paramilitaire.
Suite à une dénonciation et à un piège tendu par les autorités allemandes au début du mois de juin 1941, vingt-cinq des membres du groupe Morpain furent arrêtés, dont René Brunel, Jean Morpain, Georges Piat et Robert Roux. Le 10 juin 1941, la police allemande vint arrêter Robert Roux pour « intelligence avec l’ennemi et espionnage ». Parmi les vingt-cinq membres du groupe qui avaient été arrêtés, treize furent emprisonnés au Havre puis à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), et ensuite ils furent tous transférés à Paris à la prison de la Santé (XIVe arr.).
À la fin du mois de novembre 1941 débuta à Paris le procès des treize membres du groupe Morpain qui étaient emprisonnés à la Santé, ainsi que celui du dénonciateur du réseau, jugé lui aussi. Le 14 décembre 1941, le tribunal militaire allemand du Gross Paris, qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), condamna à mort quatre d’entre eux : René Brunel, Jean Morpain, Georges Piat et Robert Roux.
L’un des neuf autres membres qui comparaissaient fut condamné à quelques mois de prison, trois furent acquittés et cinq furent déportés. Le dénonciateur fut reconnu coupable d’avoir donné le groupe Morpain et fut condamné à cinq ans de travaux forcés. Il mourut au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) au mois de mars 1945.
Robert Roux a été fusillé pour « menées anti-allemandes » ou « intelligence avec l’ennemi » (selon les sources) le 7 avril 1942 à 16 h 10 au Mont-Valérien, en même temps que ses trois camarades du Havre René Brunel, Jean Morpain et Georges Piat.
Robert Roux fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 7 avril 1942 division 39, ligne 2, n° 34, puis transféré le 25 janvier 1950 à Saint-Gervais.
La mention Mort pour la France lui fut attribuée le 19 décembre 1949, et il fut homologué Interné résistant (DIR). La Médaille de la Résistance lui fut attribuée par décret du 31 mars 1947, publié au JO du 26 juillet 1947.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, au Havre sur le Monument commémoratif de la Résistance et de la déportation et à Sainte-Adresse (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) sur le monument aux morts et sur la stèle commémorative du cimetière communal.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, AC 21 P 533780. — SHD Vincennes GR 16P 525724 (nc). — Arch. mun. Le Havre. — Arch. Nat. Kew, Registre des helpers : WO208 5465 à 5474. — Godefroy Georges, Le Havre sous l’Occupation, 1940-1944, Le Havre, chez l’auteur, 1965. — Jean-Charles Billet, Résistance de l’ombre, France avant tout, Le Havre, chez l’auteur, 1997. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Olivier Pringard, République et Franc-Maçonnerie au Havre 1815-1945, Luneray, Bertout, 1994, p. 497. — État civil. — Mémorial GenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Jean-Paul Nicolas, Delphine Leneveu, Thomas Piéplu

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