Né le 1er janvier 1921 à Piana (Corse, Corse-du-Sud), fusillé le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; poseur de voies à la SNCF ; résistant FTPF.

Fils d’Augustin, berger et de Xavière, née Casanova, Archange Giovanelli demeurait 43 rue d’Auxerre à Bobigny (Seine, Seine-Saint-Denis). Il épousa le 10 septembre 1938 Marthe Le Cor en mairie du Blanc-Mesnil (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis) ; un enfant naquit.
Il souscrivit en janvier 1942 un contrat de travailleur volontaire pour l’Allemagne. Partit-il ? Il venait probablement d’être désigné au titre du Service du travail obligatoire quand le 23 août 1943 il rencontra dans un café de la route des Petits-Ponts, près du cinéma Rex à Drancy, un dénommé « Rosier », qui lui proposa d’entrer dans une organisation fournissant des cartes de ravitaillement et payant ses membres 2 000 francs par mois pour faire de temps en temps « un coup ».
Il accepta, se rendit vers 19 heures à la gare du Blanc-Mesnil où « Rosier » le présenta à un chef de groupe, « Petit Pain ». Un nouveau rendez-vous fut fixé pour le jeudi 26 août à 14 heures, au terminus de l’autobus 68 à Pierrefitte (Seine, Seine-Saint-Denis). « Petit Pain » l’emmena sur la route de Beaumont, puis à Saint-Brice, où « René » lui remit le « code d’honneur » des FTP et l’informa que désormais il s’appelait Piétri, matricule 3115. Nouveau rendez-vous pour le soir même à 18 heures à la gare du Nord à Paris. Il prit le train en compagnie de sept autres membres de l’organisation pour Clermont (Oise).
Dans la nuit les huit hommes tentèrent de saboter une voie ferrée sur la ligne Paris-Lille dans le secteur de Breuil-le-Vert. L’opération, pour des raisons méconnues, tourna court. Archange Giovanelli fut interpellé le 27 août par la brigade régionale de la police de sûreté dans la région de Creil Pont-Saint-Maxence.
Étaient aussi arrêtés : André Aubert, manœuvre, et Lucien Mèche, plombier-couvreur. Tous les trois furent incarcérés à la prison de Clermont. Le commissaire principal de la brigade de sûreté interrogea les trois hommes et continua l’enquête avec la collaboration de la BS2. Furent également appréhendés deux ouvriers mouleurs à la fonderie Jacques : Marcel Guérin et Yvon Leclercq, dit « Tout Petit ».
Les policiers de la Sûreté et de la BS2 organisèrent interrogatoires et confrontations. Archange Giovanelli fut incarcéré à la prison de Fresnes avec André Aubert et Lucien Mèche ; tous les trois étaient membres de la région III dépendant de l’interrégion parisienne des FTP. Il comparut le 1er octobre 1943 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « activité de franc-tireur », il fut passé par les armes le 6 octobre 1943 à 16 h 13 en compagnie de Lucien Mèche et André Aubert. Yvon Leclercq, mouleur chez Jacques, fut jugé pour « complicité de menées terroristes ». Il fut déporté, classé « NN » (Nuit et brouillard) et mourut le 2 février 1944 en déportation à Sarrebruck (Allemagne).
Le nom d’Archange Giovanelli figure sur la plaque commémorative apposée sur le mur du cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) : « À la mémoire des victimes du nazisme fusillés le 6 octobre 1943 », ainsi que sur les monuments aux morts de Piana et Bastia et sur le livre d’or de la ville de Sartène (Corse).
Sources

SOURCES : Arch. PPo. 77W 667. – DAVCC, Caen, FFM/B VIII dossier 4 Liste S 1744-310/43 (Notes Thomas Pouty). – FMD, Livre-Mémorial, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Piana.

Daniel Grason

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