Né le 23 avril 1903 à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 2 juin 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur, tourneur sur métaux ; communiste ; résistant FTPF.

Jules Larose.
Jules Larose.
Fils d’Adolphe, journalier, et d’Estelle, née Montier, journalière, Jules Larose exerça la profession d’ajusteur et de tourneur sur métaux. Il demeurait 2 rue Pasteur à Gennevilliers. Pendant l’Occupation, il travailla comme tourneur au « Pioner-Park », situé sur le port de Gennevilliers. Là étaient logées des troupes d’occupation, des munitions, des dépôts de carburant et du matériel pour la détection des avions. Le tout s’étendra, en 1943, sur quarante-huit hectares. En septembre 1943, il fit partie du groupe FTP Alsace-Lorraine de la région ouest.
Le groupe était dirigé par Albert Thouvenin, il comprenait une douzaine d’hommes et de femmes qui participèrent à des actions à partir d’octobre 1943. Pour récupérer des fonds, ils attaquèrent le bureau de poste de Montmagny (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), firent dérailler un train à Saint-Ouen l’Aumône. Les armes manquaient, aussi désarmèrent-ils deux gardiens de la paix à Deuil-la-Barre et à Bourg-la-Reine ainsi que deux gardiens des Groupes mobiles de réserve (GMR) à Enghien-les-Bains.
Des tentatives de sabotages de voies ferrées échouèrent à Goussainville-Louvres, à Franconville et à Brévannes. Il en fut de même de l’attaque de deux gendarmes. Le 10 janvier 1944, plusieurs FTP dérobèrent des colis dans la gare d’Argenteuil et furent interpellés par les gendarmes. Des coups de feu furent échangés. Albert Thouvenin fut mortellement touché. Son amie Solange Hochet fut arrêtée, ainsi que trois FTP.
À la suite des aveux d’une personne arrêtée après cette action, Jules Larose fut interpellé à son domicile le 12 janvier 1944 par des inspecteurs de la 1re Brigade de la police nationale. Interrogé, il reconnut faire partie d’un groupe de francs-tireurs et avoir participé à plusieurs attentats. Incarcéré à la prison de Fresnes, il fut livré au capitaine Mag, chef de section à la police allemande. La police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD), qui interrogeait les résistants à son siège au 11 rue des Saussaies, Paris (VIIIe arr.).
Il comparut le 25 mai 1944 devant le tribunal du Gross Paris, rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Julien Larose fut condamné à mort pour « activité de franc-tireur ». Il fut passé par les armes le 2 juin 1944 à 15 h 19 au Mont-Valérien en compagnie des membres du groupe FTP : Jean Missout, René Noclin, Roger Quillé, René Vernis et Jacques Graf.
Le 14 janvier 1945, une cérémonie fut organisée par la municipalité de Gennevilliers pour les réinhumations dans le cimetière de la ville des huit fusillés de Gennevilliers : Jean Grandel, Henri Aguado, Louis Calmel, Henri Le Gall, Joseph Le Clainche, Georges Thoretton, Jules Larose, et Pavel Simo. Le matin, Charles Tillon, ministre de l’Air, vint s’incliner devant les dépouilles des défunts. L’après-midi, six mille personnes suivirent le cortège de la salle des fêtes des Grésillons jusqu’au cimetière, en présence notamment de Arthur Airaud, inspecteur général des Services, représentant le préfet de police. Des hommages furent rendus par Waldeck L’Huillier, maire de la ville, Henri Gourdeaux, secrétaire de la Fédération postale CGT, et Eugène Hénaff pour le Parti communiste.
La rue Croix-des-Vignes porte le nom de Jules Larose, son nom figure sur le monument aux morts dans le cimetière de la ville. En 1963 son épouse entreprit des démarches auprès du ministère des Anciens Combattants pour que son mari soit reconnu comme Interné Politique.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 1875, 77W 1878, GA G9. – DAVCC, Caen, Boîte 5 Liste S 1744-382/44 (Notes Thomas Pouty). – Patrick Liber, Rue de la Résistance, Éd. Ville de Gennevilliers, 2000. – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Gennevilliers.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. Municipales de Gennevilliers.

Daniel Grason

Version imprimable