Né le 25 juillet 1920 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé comme otage le 18 avril 1942 à Caen (Calvados) ; ouvrier du livre ; communiste ; résistant.

Maurice Levasseur
Maurice Levasseur
Bellocq (Jean), Dieppe et sa région face à l’occupant nazi, 1979
Fils naturel de Louise Dumontier, domestique, Maurice Levasseur fut légitimé par le mariage de sa mère et de son père, Paul Henri Levasseur, le 20 juin 1921 à Doudeville (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Célibataire, il était domicilié au 17 rue Richard Simon à Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) où il occupait un poste d’ouvrier du livre au journal local La Vigie de Dieppe. Il fut également secrétaire de la section communiste de Dieppe.
Il fut arrêté le 23 décembre 1941 dans cette localité par les autorités françaises pour menées clandestines au service du Parti communiste. Marcel Kérélo et Maurice Levasseur furent arrêtés en décembre 1941 dans le cadre d’une opération de démantèlement du Front national (cette organisation avait alors trois mois d’existence à Dieppe) par la police française aidée par au moins un dénonciateur interne à l’organisation. Un ancien membre de la section du Parti communiste de Dieppe exclu en 1939 aurait également joué un rôle important, causant les arrestations de Henri Dardanne, Jean Dumouchel, Emmanuel Pecqueux, Albert Leroy ( à ne pas confondre avec son homonyme parfait qui plus tard dirigera les FTP de Seine-Inférieure et s’évadera de la prison de Rouen). Pierre Gilles, Marcel Kérélo et Maurice Levasseur furent l’objet de perquisitions qui permirent de découvrir de nombreux tracts et journaux.
D’abord incarcéré à Bonne-Nouvelle, Maurice Levasseur fut jugé par la Section spéciale auprès de la cour d’appel de Rouen le 15 janvier 1942 qui le condamna à une peine de six ans de travaux forcés. Transféré à la prison centrale de Caen pour y purger sa peine, il fut désigné le 16 avril 1942, par un ordre du Militärbefehlshaber in Frankreich pour faire partie du contingent d’otages devant être exécutés en représailles à l’attentat commis au Havre, le 2 avril, contre deux soldats allemands.
Maurice Levasseur a été fusillé à la caserne du 43e Régiment d’artillerie de Caen, le 18 avril 1942.
Par la suite, le chef du réseau, Marie-Thérèse Lefebvre, fut arrêtée de retour à son domicile du 3 rue de l’Épée par la police de Dieppe. Elle fut déportée à Ravensbrück, ainsi que de nombreux membres du Front national qui furent principalement déportés en Allemagne.
Son nom fut donné à une rue de Dieppe, dans le quartier du Pollet, juste à côté de la rue Marcel Kérélo, lui aussi fusillé à Caen le 18 avril 1942.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – J. Quellien (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, op. cit. – Jean Bellocq, « Dieppe et sa région face à l’occupant Nazi », 1979. – « Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime 1940-1944 », Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime, 1994. – Les tribulations d’un fils de tué, Mémoires d’André Augeray, 1978 (matricule 58118, rescapé de Sachsenhausen et compagnon de cellule de Kérélo et Levasseur à la prison de Rouen). – Arch. Dép. Seine-Maritime, cote 51W428 (rapports des RG aux préfets sur les fusillés). — État civil.— Notes Élodie Anger.

Thomas Pouty, Jean-Paul Nicolas

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