Né le 6 juin 1912 à Cognac (Charente), fusillé le 4 octobre 1943 à Biard près de Poitiers (Vienne) ; mécanicien ajusteur-monteur à la SNCF ; militant syndicaliste, socialiste puis communiste ; résistant Front national-FTPF.

Robert Daugas était le fils de Clément Émile Daugas, ajusteur, âgé de 26 ans et de son épouse Germaine Bouyer, tailleuse, âgé de 24ans, alors domiciliés à Niort. Célibataire, domicilié à Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), 55 rue de Taillebourg, Robert Daugas était employé aux ateliers ferroviaires de Saintes depuis le 4 juillet 1936.
Militant socialiste et syndicaliste, il rejoignit, en compagnie de Roger Griffon, un groupe de résistance formé au dépôt de la SNCF au cours de l’hiver 1940-1941 par deux cheminots militants socialistes, Charles Launay et Camille Girème. Il était en contact avec René Brandet et Roger Guintard, des jeunes du même âge travaillant ensemble et tous amateurs de rugby. Des liaisons furent établies par la suite avec la CGT clandestine et trois mouvements de résistance, Libération-Nord, l’OCM et le Front National.
En octobre 1942, Robert Daugas fut contacté par un nommé Bertin, dirigeant du Front national pour la Charente-Inférieure. Il devint responsable politique à Saintes et, sous le pseudonyme de « David », fut chargé du recrutement et de la propagande en coordination avec Charles Launay, Roger Griffon et Joseph Nadan, ce dernier FTP et responsable des Jeunesses communistes pour le secteur de Saintes, La Rochelle et Saint-Jean-d’Angély.
Daugas, socialiste avant guerre, semble ainsi avoir rejoint pendant la guerre la mouvance communiste. Il bascula dans la clandestinité le 8 novembre 1942 et ill effectua alors plusieurs missions à Paris – où l’interrégional Duroc lui remit des faux papiers et où il aurait été en contact avec Pierre Brossolette – ainsi qu’en Belgique et aux Pays-Bas. Le 20 novembre 1942, il fut envoyé par le PCF à Bordeaux où il remplit les fonctions de commissaire technique FTP chargé de la gestion des stocks d’explosifs.
Il fut arrêté le 7 février 1943 au cours d’une nouvelle mission dans une rue de Paris par la police française et trouvé porteur d’une lettre. Remis aux Allemands, interné du 8 février au 15 ou au 23 avril 1943 selon les sources à la prison de la Santé à Paris, il fut transféré à Bordeaux (Gironde) pour témoigner « dans une affaire d’ordre politique ». Interné au fort du Hâ jusqu’au 3 juillet 1943, il fut ensuite transféré à la prison de la Pierre-Levée de Poitiers (Vienne). Il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 en septembre 1943 pour intelligence avec l’ennemi et, sa condamnation ayant été confirtmée par le MBF le 2 octobre, il fut passé par les armes sur la butte de Biard le 4 octobre 1943 avec sept autres résistants FTP, parmi lesquels Firmin Sapin, Guy Thomas, Roger Griffon et Charles Launay. Il fut inhumé au cimetière de Croutelle (Vienne).
_ Chargé de mission de 3e classe, agent de liaison P2, il fut homologué au grade de sous-lieutenant le 26 avril 1948. Déclaré « Mort pour la France », il fut reconnu « Interné Résistant » le 20 avril 1954.
Une rue de Cognac porte son nom, lequel est inscrit en gare de Saintes sur une plaque commémorative. Le nom de Robert Daugas a été donné aussi à la grande salle de la Bourse du travail de Saintes.
Sources

SOURCES : SHD-PAVCC, Caen. — Cheminots victimes de la répression 1940-1945, Mémorial, Thomas Fontaine (dir), notice biographique p. 451-452, Stéphane Robine, Paris, Perrin-SNCF, 2017. — Vrid, page consultée le 13/04/2014. — Union locale CGT de Saintes.

Dominique Tantin

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