Né le 31 mars 1916 à Barcelone (Espagne), fusillé le 6 juillet 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; de nationalité espagnole ; chauffeur ; lieutenant d’artillerie de l’armée républicaine espagnole ; résistant communiste.

Fils d’Antonio, commerçant en tissus, et de Carmen Pareto, Jorge Perearnau Pareto poursuivit des études à Barcelone. Il fréquentait l’école industrielle de la ville pour être technicien. Il s’inscrivit à l’École nationale de musique pour devenir professeur de violoncelle. Mobilisé en juin 1937 dans l’armée républicaine espagnole, il fut affecté à un régiment de Défense contre avions (DCA), combattit sur les fronts de Valence et de Teruel. En 1938, il commanda une batterie de DCA jusqu’à la retraite de Catalogne.
Il entra en France en février 1939 et fut interné au camp de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) jusqu’en mars 1940, puis à Agde (Hérault). Affecté à la 160e Compagnie de travailleurs étrangers à Saint-André de l’Eure, en juin 1940, il se replia sur Le Mans (Sarthe), puis à Bordeaux (Gironde), enfin à Marseille (Bouches-du-Rhône). Jorge Perearnau Pareto fut hébergé au Château de la Reynaude, un centre de refuge financé par le gouvernement mexicain. Il y séjourna d’août 1940 jusqu’au 23 mai 1941, puis passa clandestinement la ligne de démarcation et gagna Paris.
Il logea dans une chambre au 224 rue de Crimée dans le XIXe arrondissement. Il aurait, à une date inconnue, habité le XIVe arrondissement. En juillet 1941 il obtint un certificat de nationalité espagnole délivré le 9 juillet 1941 par le consulat général d’Espagne à Paris. Il travailla pour les autorités allemandes à la Feldpost, du 16 janvier au 9 février 1942. Le lendemain il travailla comme chauffeur au parc d’artillerie de l’armée allemande à Vincennes (Seine, Val-de-Marne). Il obtint le 1er juin 1942 de la préfecture de police de Paris une carte d’identité en tant qu’ouvrier, valable jusqu’au 1er septembre.
Le 14 juin 1942, Jorge Perearnau Pareto jeta des tracts communistes sur le champ de manœuvre de l’armée allemande à Vincennes. Un gardien de la paix et des militaires allemands, à l’issue d’une course-poursuite, l’arrêtèrent. Jorge Perearnau proposa de l’argent au gardien de la paix pour que sa femme soit prévenue. Il fut mis à la disposition de la Feldgendarmerie et incarcéré. Il était inconnu des services de police français.
Il comparut le 2 juillet 1942 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) et fut condamné à mort pour « intelligence avec l’ennemi et propos défaitistes à l’égard de l’armée allemande. [...] propagande anti-allemande ». Il fut passé par les armes le 6 juillet 1942 à 17 heures au Mont-Valérien.
Le ministère des Anciens Combattants attribua à Jorge Perearnau Pareto la mention « Mort pour la France » le 20 avril 1962. Il obtint le titre d’interné résistant.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0556, 77W 81. – DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-391/42 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 466013 (nc).

Daniel Grason

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