Né le 14 septembre 1921 au Faou (Finistère), exécuté le 15 mai 1944 à la Pointe de Mousterlin, Fouesnant (Finistère) ; membre du mouvement Vengeance du Faou.

Maxime Dubois était le fils unique d’Auguste Dubois, constructeur de machines, et de Paule, Clarisse Pitament, sans profession. Célibataire, il était étudiant et travaillait comme garde-voies au Faou.
Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il s’engagea dans le mouvement de résistance Vengeance, groupe « Quand Même ». Il participait à la réception des parachutages et fournissait des renseignements sur la zone côtière. En février 1944, le premier parachutage d’armes et de munitions fut enclenché suite à la radiodiffusion du code « Michel a perdu son chat ». C’est le groupe Vengeance qui fut chargé de s’occuper de la réception des cinq tonnes d’armements, qui permirent d’alimenter la Résistance en Nord-Finistère. L’opération fut un succès. Suite à une dénonciation, il fut capturé, le 26 avril 1944 (le 23 avril selon le DAVCC), par la Sipo-SD de Landerneau avec trois de ses compagnons (Joseph Le Velly, Jacques Guillou et Louis Kerhoas). Il fut emprisonné à Landerneau.
Pour ses activités de résistant, il fut condamné à mort par le tribunal allemand FK 752 de Quimper et fusillé le 15 mai 1944 à la pointe de Mousterlin, en compagnie de quatorze autres personnes (maquisards ou membres du mouvement Vengeance).
Reconnu Mort pour la France, il a été homologué interné résistant (DIR), des Forces Françaises Combattantes au sein du réseau Quand-Même.
Fouesnant, pointe de Mousterlin (Finistère) : 15 mai 1944
Voir aussi : Henri Arnal, Jean Brosset De La Chaux, Maxime Dubois, Nicolas Filatow, Roger Guéguen, Jacques Guillou, Louis Gouillou, Louis Kerhoas, Robert Le Cren, Jean Le Foll, Joseph Le Velly, Charles Levenez, Gustave De Neve, Laurent Pennec, Philippe Petroschitzki.
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Mes très Chers parents
Mon pauvre papa ma maman chérie. Quand vous recevrez ceci, tout sera fini, nous serons fusillés à trois heures, mes chers camarades et moi, mais nous serons mourir en bons Français.
Mon pauvre vieux Papa et ma pauvre Maman, je sais bien que vous en mourerez de chagrin, vous qui avez travaillé toute votre vie pour me faire un avenir, vous qui avez toujours été pour moi si tendres et si aimants, combien je regrette toutes les peines et les souffrances que je vous ai faites mes chers parents.
Pardonnez moi pardon pardon je saurais mourir en Français et en Chrétiens, nous allons avoir la visite d’un Prêtre.
Je suis fou à la pensée que vous aller recevoir ce mot, et je vous supplie de terminer votre vie le plus heureux possible, abandonnez le magasin, et retirez vous quelque part où vous oubliez ceci allez auprès de nos parents qui saurons vous faire oublier.
Mais surtout surtout ne faites rien pour attenter à vos jours. De la haut je prierai pour vous, et un jour bien bien lointain j’espère que nous nous réuniron au ciel.
Dites à tous nos amis que nous sommes morts en chantant la Marseillaise, et que c’est pour notre beau pays de France que nous mourrons.
A dieu Adieu mes bons parents, mon papa chéri et ma chère adorée.
Si vous le pouvez, prenez un enfant adoptif que vous rendrez heureux, et à qui vous léguerez ma fortune.
Consolez-vous entre familles de défunts. Et surtout surtout tombez dans l’oubli et vivez vos dreniers jours le plus heureux que vous le pouvez.
Encore une fois pardon pour tout le chagrin que je vous ai occasioné.
Je vous embrasse tendrement , mes chers pauvres parents, faites moi un dernier plaisir en me promettant d’oublier, et en vous faisant une petite vie tranquille, je vous aime tant, sous des dehors indiffétents.
Votre max qui meurt pour une bonne cause, Adieu Adieu, et dans bien longemps à l’éternité.
Mes plus tendres baisers
Max Vive la France
réclamez mon argent et mes habits
Embrassez bien toute la petite famille pour moi et un dernier baiser pour la petite Thérèse que j’ai tant aimé.

La lettre appartenait à la succession de Mme Françoise Gautier, qui après la mort de sa mère, l’a retrouvée en classant des papiers. Sa famille était héritière des Dubois. L’original devrait être déposé aux archives départementales du Finistère.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4 (Notes Thomas Pouty). – SHD Vincennes, GR 16 P 194419 (nc). — Arch. Dép. Finistère, 200 W 84 (exécutions). – Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, Le Finistère dans la guerre (1939-1945), t. 1 : L’Occupation. – Biger Brewalan, René-Pierre Sudre, Les fusillés du Finistère 1940-1944, master 1, Université de Bretagne occidentale, 2009-2010. – État civil.— Dernière lettre fournie par la famille à Jean-Yves Guengant après le décès de la mère de Max.— Renseignements fournis par Jean-Yves Guengant, janvier 2021. — Note de Mme Françoise Gautier. — Musée de la Résistance en ligne, article Quand Même de Fabrice Bourrée. — Notes d’Annie Pennetier.

Biger Brewalan, René-Pierre Sudre

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