Né le 29 septembre 1898 à Paris (XIIe arr.), fusillé le 27 mai 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chef de groupe à la SNCF ; résistant du réseau du Musée de l’Homme.

Fils de Jean, employé, et de Marie, née Landry, sans profession, Lucien Beysson combattit lors de la Première Guerre mondiale et fut décoré de la Croix de guerre. Marié à Augustine Ponsard, père d’une fille, Colette, née en 1922, il demeurait 14 boulevard Brune (XIVe arr.). Mobilisé quelques mois en 1939-1940, il fut affecté spécial là où il travaillait depuis le 1er septembre 1923 en qualité de chef de groupe au service du matériel et de la traction de la SNCF.
En contact avec le réseau du Musée de l’Homme dès juillet 1940, Lucien Beysson devint agent de renseignement P2 (permanent). Son domicile servait de boîte à lettres et de lieu de réunion, sa fille l’aidant dans son activité. Lucien Beysson fournissait des documents indiquant les déplacements de l’armée allemande qui s’effectuaient en train ainsi que des plans de lieux stratégiques qui furent bombardés.
Le 4 juillet 1941 à 7 h 30 du matin, il fut arrêté à son domicile par la police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD) dirigée par Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer. L’agent de pénétration (V-Mann) Jacques Desoubrie qui travaillait pour la GPF (Geheimfeldpolizei), police secrète de campagne en liaison avec l’Abwehr (contre-espionnage) était à l’origine de cette chute qui toucha notamment le colonel Maurice Dutheil de La Rochère, Lucien Riff et le sergent des sapeurs-pompiers Jean-Maurice Fabre.
Incarcéré à la prison de Fresnes, il fut inculpé pour « espionnage » pour le passage en Angleterre du plan d’un aérodrome. Jugé le 18 mai 1942 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), il fut condamné à mort. Lucien Beysson fut passé par les armes le 27 mai 1942 au Mont-Valérien en compagnie de Lucien Riff. Quant à Maurice Dutheil de La Rochère, il mourut en déportation.
L’inhumation de Lucien Beysson eut lieu dans le carré des corps restitués division 39, ligne 3, tombe 47 au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Son nom figure sur la plaque commémorative de la crypte du souvenir à la gare de l’Est dédiée « À la mémoire des agents de la SNCF tués par faits de guerre 1935-1945 ». Il fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec étoile de vermeil, de la Médaille de la Résistance, reconnu comme combattant volontaire de la Résistance des Forces françaises libres (FFL) et « Mort pour la France ».
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0910. – DAVCC, Caen, Boîte 5 Liste S 1744-304/42 (Notes Thomas Pouty), 21P 246792 (Notes Delphine Leneveu). – F. Marcot (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, Éd. R. Laffont, 2006. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (XIIe arr.).

Daniel Grason, Gérard Larue

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