Né le 1er février 1915 à Toulouse (Haute-Garonne), exécuté le 4 juillet 1944 à Brive (Corrèze) ; sous-officier de carrière, gardien de la paix ; résistant de l’Armée Secrète et du SR des MUR.

Victor Lacassin dut quitter de bonne heure l’école après le décès de sa mère afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il trouva un emploi dans une verrerie à Terrasson (Dordogne). Il incorpora ensuite le 126è RI à Brive, où il fit la connaissance de Suzanne Daurat, qu’il épousa le 6 mars 1940.
La brillante conduite qu’il eut durant la bataille de France lui valut la Croix de Guerre 1939-1940. Au lendemain de l’armistice, il revint à Brive et après la dissolution de l’armée, il entra dans la police municipale, à compter du 1er décembre 1941, il fut affecté à la Police d’Etat, comme gardien de la paix stagiaire. Après avoir accompli une année de stage et ayant donné « entière satisfaction dans sa conduite et sa manière de servir », il fut titularisé et promu gardien de la paix de 3ème classe. Franc et loyal, au caractère ouvert, il s’attira vite la sympathie et la confiance de ses collègues. Bien qu’ayant deux enfants âgés seulement de deux et quatre ans, il devint membre de l’AS et du SR des MUR dès leur formation ; il participa même à des coups de main, à tel point que la Milice et le SIPO-SD finirent par le suspecter. Le 19 juin 1944, deux miliciens vinrent le questionner à son domicile, sans trouver cependant motif à l’arrêter.
Mais le 1er juillet, vers 16 heures, deux miliciens de nouveau cherchèrent « à le voir », cette fois-ci au Commissariat de Police. N’étant pas de service, ils furent quittes à rebrousser chemin, rongeant leur frein. Un de ses collègues aussitôt partit le mettre en garde, mais en vain. Une heure plus tard, vers 18 h 30, deux miliciens flanqués de deux Allemands en tenue vinrent l’arrêter à son domicile.
Il fut conduit à l’hôtel Terminus, interrogé et martyrisé. Le 4 juillet, avec trois autres détenus, il fut mitraillé dans le dos sur le champ de tir du Chastanet. Son corps, placé dans une fosse commune, fut exhumé le 11 juillet, transféré au cimetière de Brive, où il fut identifié le 7 septembre 1944.
S’il n’a pas été possible de savoir « à la suite de quels faits la Milice et la Gestapo avaient décidé son arrestation, il n’en reste pas moins qu’ils devaient être pour les Allemands d’une importance capitale », écrira le 7 septembre 1946 le commissaire de Brive.
Victor Lacassin a été promu sous-brigadier à titre posthume.
Le conseil municipal a donné, le 18 septembre 1947, son nom à une rue de Brive. Une stèle a été érigée dans la cour du Commissariat et son portrait placé dans le hall de l’hôtel de Ville.
Sources

SOURCES : Centre d’études Edmond Michelet à Brive ; avec l’aide de Françoise Germane et de Patricia Reymond. — Jean-Paul Lartigue, Jean Watson, Brive. Histoire et Dictionnaire des noms de rues, Éditions du Ver Luisant, 2008. — Bulletin de l’AS, n°24, 15 janvier 1991.

Gilbert Beaubatie

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