Né le 11 novembre 1924 à Strasbourg (Haut-Rhin), fusillé le 21 février 1945 à Auswaldsee/Ingolstadt (Allemagne) ; incorporé de force dans l’armée allemande en 1943 et résistant, membre des FTPF.

Suite à l’annexion de fait de l’Alsace au IIIe Reich en 1940 et aux décrets d’incorporation d’août 1942, Jacques Knecht fut incorporé de force en 1943 dans l’armée allemande. Après être passé par la Pologne et le Caucase où il fut blessé par balle au poumon, il fut affecté à la Kommandantur de Tournon (Ardèche) comme traducteur interprète. Selon l’adjudant français Delvecchio en 1953, il a « rendu divers services [à la résistance] tout en conservant son poste à la Wehrmacht ». Puis, il déserta l’armée allemande et rejoignit la résistance en avril 1944 sous le nom de « Jackie ». Il fut affecté au groupe franc de la 7101e compagnie FTP, commandée par Jean Perrin (alias Basile), qui le décrit comme « un soldat d’un courage allant jusqu’à l’héroïsme [et qui] a participé à de nombreuses expéditions et combattu dans la vallée du Rhône ». Le 5 juillet 1944, face à l’attaque de l’armée allemande sur Cheylard (Ardèche) où s’étaient concentrés de nombreux FFI, il commanda une trentaine de supplétifs caucasiens ayant déserté l’armée allemande. Capturé, il fut transféré en Allemagne et condamné à mort pour désertion et espionnage en novembre 1944, puis exécuté le 21 février 1945, à 10 h 17, à Auswaldsee/Ingolstadt en Bavière (Allemagne). L’aumônier Otto Frey écrivit en 1945 à sa famille qu’il « s’achemina vers la mort dans l’esprit d’être le martyr d’une idée folle. Il s’est soumis à cette sentence pathétique avec courage et calme émus ». Sa dépouille a été rapatriée au cimetière strasbourgeois de la Robertsau en 1950. La Croix de guerre avec palme et la Médaille de la Résistance lui ont été remises à titre posthume en 1960.
Son frère, René, incorporé de force à dix-neuf ans, disparut en Hongrie en octobre 1944.
Sources

SOURCES : Nicolas Mengus, André Hugel, Malgré nous ! Les Alsaciens et les Mosellans dans l’enfer de l’incorporation de force, 2010, p. 226-229 (d’après les recherches de Marie Brassart-Goerg). – Archives de la Famille Knecht.

Frédéric Stroh

Version imprimable