Né le 29 décembre 1926 à Lyon (Rhône), exécuté sommairement le 4 juillet 1944, à Bellecombe-en-Bauges, hameau de Glapigny (Savoie) ; receveur des tramways ; maquisard AS.

Fils d’Emile Bel et de son épouse Marie Berger, il habitait avec sa famille à Ville-la-Grand (Haute-Savoie). Il poursuivit des études à l’école primaire supérieure d’Annemasse. En 1939, il perdit sa mère, il avait 14 ans. Son père le mit en pension à l’école Saint-Joseph de Thonon. Mais la guerre eut une emprise profonde sur lui et il obtint de son père le droit de quitter l’école et de travailler comme receveur des tramways sur la ligne Annemasse Sixt. Il aida la Résistance en assurant des liaisons. Dénoncé pour cette activité, il prit le maquis et entra sous les ordres d’Henri Plantaz* dans le maquis du Giffre.
Au mois de mars 1944, son camp rejoignit le Plateau des Glières, où il forma la section « Jean Carrier », du nom du résistant mort au combat à Pouilly. Après l’ordre de décrochage du 26 mars 1944, il réussit à sortir de la nasse germano-milicienne. Son groupe échappa de justesse à une embuscade. Lui fut blessé à la main. Après trois jours d’attente dans la neige, le groupe réussit à rejoindre une ferme près de Thorens. Mais la ferme était pleine de G.M.R.
Arrêté le 29 mars, Raymond fut incarcéré à Annecy. Son état de santé s’aggravant, un docteur réussit à le faire hospitaliser à Annecy. Il fut libéré en juin par une opération commando montée pour délivrer plusieurs maquisards hospitalisés. Il fut envoyé dans le Semnoz, où il devint instructeur adjoint pour le camp de Paolini. Le 16 juin, apprenant l’opération allemande sur les Puisots, il descendit avec un camarade, mais il trouva le hameau en flammes et ne put intervenir. Il vint régulièrement à Annecy et rencontra son père à plusieurs reprises. Le 28 juin, il lui lança en partant « ne t’en fais pas papa, on les aura ».
Mais le 4 juillet, les Allemands attaquèrent dans les Bauges et Raymond fut fait prisonnier et torturé. Dans l’après-midi, près du hameau de Glapigny (commune de Bellecombe-en-Bauges), il fut abattu d’une rafale de mitraillette dans le dos en même temps que quatre autres maquisards : Robert Lafrasse, Roger Bitchostowsky, Cyrille Garin et François Jourdan. Il avait dix-sept ans. (Les papiers trouvés sur lui -papiers faux- disent qu’il est né à Lyon, le 29 décembre 1925).
Son corps fut inhumé dans un premier temps à Bellecombe-en-Bauge avec ceux de ses camarades. Peu de temps après la libération, il fut transféré dans le cimetière de Saint-Cergues. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1200).
Il est déclaré « Mort pour la France », (dossier n° 73 220). Il figure sur le monument aux morts de Saint-Cergues et sur le monument élevé à Glapigny par la Résistance en hommage aux fusillés du 4 juillet 1944.


BELLECOMBE-EN-BAUGES (Savoie), 4 juillet 1944
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Savoie, 961 W 31. — Arch. Mun. Bellecombe-en-Bauges. — Michel Germain, Le prix de la liberté, La Fontaine de Siloé, 1993.

Michel Germain, Michel Aguettaz

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