Né le 3 juin 1906 à Paris (VIIIe arr.), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier de Formans (Ain) ; officier d’active ; membre des réseaux SSMF/TR, Uranus du SR Kléber.

Marc Boureau était le fils de René Boureau, cocher, et de Emélie Haederich, couturière. Il s’engagea en devançant l’appel, en mai 1926. Il fit l’École technique d’électricité de Poitiers, fut promu au grade de sous-lieutenant, puis à celui de lieutenant après un an à l’Ecole d’application d’artillerie de Fontainebleau.
Admis dans l’armée active, à la mobilisation générale il était capitaine d’artillerie, ingénieur électricien. Fait prisonnier le 17 août 1940 à Nangeville, il réussit à s’évader le 15 juillet 1942 de Wahlstadt (Silésie), après quatre tentatives.
Il fut alors cité à l’ordre de l’Armée en ces termes : "Commandant de batterie de tout premier ordre. Le 5 juin 1940 au sud d’Amiens, au cours d’une attaque ennemie par chars, a détruit avec sa batterie sept engins assaillants, participant lui-même au service des pièces en raison des lourdes pertes subies par son unité. Le 11 juin, a assuré sa mission d’appui direct malgré la violence des bombardements et le tir des mitrailleuses ennemies, servant lui-même ses pièces pour y maintenir son personnel."
En congé d’armistice, il s’engage le 15 juillet 1942 dans le S.R. Guerre clandestin, devenu en novembre 1942 S.R. Kléber (poste 4). Henri Navarre écrit : "Le travail de P4 se poursuivit, en liaison avec l’équipe de P1 et avec la section Technica, du Deuxième bureau, jusqu’à l’anéantissement de Technica en février 1943, le démantèlement de P1 et celui presque total de P4 qui s’ensuivirent ".
Au lendemain des arrestations, le poste 4, réduit à trois officiers, était commandé par le capitaine Mauer, qui faisait équipe à Lyon avec le capitaine Boureau. Le poste continuait à travailler activement. En juin 1943, Mauer et Boureau réussirent à cambrioler à Tassin-la-Demi-Lune, les locaux d’un état-major allemand et à y soustraire de nombreux documents. Mais le 23 juillet tous deux furent arrêtés à Saint-Etienne. Boureau parvint à s’échapper, mais Mauer resta aux mains des Allemands et fut déporté.
Après s’être mis au vert pendant quinze jours, sur le conseil du capitaine Lochard, chef de Kléber, il décida de reprendre son activité. Il s’installa à Lyon dans un nouveau P.C. Ses collaborateurs immédiats étaient sa belle-soeur, secrétaire du poste, ainsi que deux sous-officiers et deux brigadiers de la batterie qu’il avait commandée. Obligé de déménager précipitamment de ce PC, il trouva refuge dans un garage de la banlieue de Lyon, à Tassin-la-Demi-Lune. Avec une superbe décontraction, il roulait au volant de sa voiture, car il ne manquait pas d’essence : Il avait détourné, avec la collaboration des cheminots locaux et au profit de diverses organisations de résistance, deux wagons-citernes destinés aux troupes allemandes.
Arrêté le 15 janvier 1944 à Lyon par la SD ou à Saint-Etienne dans le train Paris-Lyon (les sources divergent), il fut interné au Fort Montluc. Torturé, il fut exécuté au lieu dit Roussille, commune de Saint-Didier-de-Formans.
Il s’était marié le 10 août 1929 à Tarbes (Hautes-Pyrénées) avec Marie-Louise Sayoux, professeur.
Déclaré "Mort pour la France", il reçut la Croix de Guerre 1939-40 avec étoile de bronze et fut nommé lieutenant colonel, à titre posthume, par décret publié au JO du 25 novembre 1946 et chevalier de la Légion d’honneur en mai 1945.
Lieu d’exécution et de massacre : commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain), au lieu-dit Roussille ( 16 juin 1944 )
Sources

SOURCES : SHD, DIMI, Bureau Résistance, dossier 16 P 81 775. — Henri Navarre, Les Services de Renseignements 1871-1944, Plon 1978. — Archives du Bureau Résistance.- documents Barnieri (A.A.S.S.D.N.). — État civil.

Jean-Pierre Besse

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