Né le 21 octobre 1919 à Chambéry (Savoie), exécuté le 23 août 1944 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) ; ouvrier ; résistant de l’Armée secrète.

Lors de son mariage le 28 mai 1940 à Foncouverte-la-Toussuire (Savoie), Joseph Desogus était domicilié aux Chapelles, son père, Jean Désogus, était décédé et sa mère, Hélène Tétu, était cultivatrice aux Chapelles. Son épouse Albertine, Sophie Abba, cultivatrice à Fontcouverte, était enceinte de leur troisième enfant en 1944.
Employé à l’usine Alais-Froges-et-Camargue (AFC) de Saint-Jean-de-Maurienne, Joseph Desogus habitait le Combe des Moulins, commune de Saint-Jean-de-Maurienne. Il s’engagea activement dans la Résistance. En avril 1944, une unité de la Wehrmacht composée de Russes vint s’établir en Maurienne. Peu de temps après, lors des combats pour la Libération, les résistants tentèrent de les faire déserter.
Le 20 août 1944 vers 20 heures, en compagnie de Jean Styczinski et de deux autres résistants, Joseph Desogus se rendit au poste de garde du pont de Beausoleil à Saint-Jean-de-Maurienne afin d’encourager les Russes à déserter. C’était un piège, prévenus, les occupants remplacèrent les Russes par des agents de la police allemande. Le brigadier de police Rey dans son témoignage parle lui d’un transport effectué pour la Résistance. Joseph Desogus et Jean Styczinski furent arrêtés alors que les deux autres parviennent à fuir. Ils furent internés dans la prison de l’Hôtel de l’Europe à Saint-Jean-de-Maurienne où ils furent torturés pendant plusieurs jours par des hommes de l’Einheit 17919B. Peu de temps avant la Libération, ils furent exécutés.
Le 2 septembre 1944, jour de la Libération de Saint-Jean-de-Maurienne, un soldat allemand rapporta à un habitant l’endroit où les corps avaient été enterrés dans le jardin de l’Hôtel de l’Europe. C’est ainsi que leurs dépouilles furent retrouvés deux jours plus tard. On constata alors que leurs membres avaient été brisés par leurs tortionnaires.
Reconnu Mort pour la France, il a été homologué interné-résistant et FFI et médaillé de la Résistance par décret du 18 mars 1970.
Un monument a été érigé au lieu-dit Pont de Beausoleil qui porte désormais le nom de pont Desogus, la rue menant à ce pont ayant été baptisée du nom du résistant.
 
 
 
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, SHD, 21 P 633915. — Vincennes, GR 16 P 180052 . — Arch. Dép. Savoie, 961 W 29 et 1382 W 231. — Arch. Dép. Rhône, 3808 W 1293. — Musée de la Résistance départementale « Rosine Perrier » à Villargondran. — Combats en Maurienne. Chambéry, Imprimeries réunies, 1945. — Roseline Perrier, J’appartiens au silence Maurienne, vallée rebelle et vallée martyre, Les Marches , La Fontaine de Siloé, 1991. — État civil de Fontcouverte-la-Toussuire. — État civil.

Eric Le Normand, Michel Aguettaz

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