Né le 22 mai 1917 à Paris (VIIIe arr.), fusillé comme otage le 16 septembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mécanicien ; communiste.

Fils d’Yvonne Renaud, dix-huit ans, journalière, il fut reconnu par sa mère et légitimé par le mariage de celle-ci avec Albert Bonnin le 25 mai 1918 en mairie du XVe arrondissement. Jules Bonnin épousa le 7 octobre 1939 Jacqueline Stern en mairie de Toulon (Var). Le couple vint vivre dans le XVe arrondissement de Paris. Communiste, arrêté à une date inconnue, il fut incarcéré à la prison de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), puis à la prison de la Santé à Paris (XIVe arr.).
Les militaires allemands firent l’objet de plusieurs actions début septembre 1941. Le 6 vers 4 h 30 du matin des sentinelles allemandes de faction devant la propriété d’un collaborateur dans le XVIe arrondissement essuyèrent des coups de feu. Le même jour, vers 23 h 30 l’adjudant Hoffmann fut pris pour cible, rue Fontaine (XVIe arr.). À la même heure, boulevard Bonne-Nouvelle (Xe arr.), Ehwin Gerstner reçut plusieurs coups de poing au visage. Au moment où il prenait son billet à la station Porte Dauphine (XVIe arr.), le matelot Denecke fut blessé d’une balle à la cuisse le 10 vers 19 h 15. Enfin, le 11 sur les Champs-Élysées (VIIIe arr.) le trésorier général Knop reçut un coup de matraque sur la tête.
Les autorités d’occupation décidèrent de fusiller en représailles dix otages le 16 septembre 1941 au Mont-Valérien. Jules Bonnin, vingt-quatre ans, fut passé par les armes à 8 h 30 en compagnie de Lucien Matheron, vingt et un ans, René Joly, quarante et un ans, Lucien Clément, vingt-neuf ans, Albert Gokelaere, vingt-six ans, Chil Opal, cinquante ans, Isaïe Bernheim, soixante-douze ans, Henri Bekerman, vingt et un ans, Léon Blum, soixante-deux ans et David Liberman, dix-neuf ans.
Le 19 septembre, l’Humanité clandestine titrait : « Honte au général assassin Von Stülpnagel qui a fait fusiller à nouveau [sic] 10 otages parmi lesquels trois jeunes de 19 et 21 ans et un vieillard de 72 ans. » Les dix noms étaient suivis d’une phrase vengeresse : « Le sang de ces martyrs, victimes des cannibales fascistes, crie Vengeance ! et le jour viendra où l’ennemi Von Stülpnagel devra payer. »
Jules Bonnin fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 16 septembre 1941 division 39, ligne 4, n° 11. Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien. Le Secrétariat général aux Anciens Combattants le reconnut « Mort pour la France » le 28 septembre 1945.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 1752. — DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). — L’Humanité clandestine no spécial du 14 juillet 1941, no 129 du 19 septembre 1941. — Le Matin, 17 septembre 1941. — Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. — Site Internet Mémoire des Hommes. — État civil, Paris (VIIIe arr.). — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Daniel Grason

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