Né le 20 février 1923 à Sannois (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; plombier-zingueur, tôlier ; militant communiste ; résistant ; membre des FTPF.

Robert Vermassen D.R. (Arch. PPo. GB 189)
Robert Vermassen D.R. (Arch. PPo. GB 189)
Graffiti qui porte ces simples mots : Vermassen Robert. Fusillé le 2 octobre 1943. Vive la France.
Avant de mourir, comme dernier message, avec d’autres fusillés qui se succédèrent dans la chapelle du Mont Valérien, il a gravé ces mots sur quelques centimètres de mur bleu.
Fils de Aimé et Angélina née Detroisien, Robert Vermassen était célibataire, il vivait à l’Hôtel des Travailleurs 45, boulevard Pasteur à Saint-Gratien (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Jean Rossi qui vivait chez ses parents à Saint-Gratien le recruta. Il le présenta le 23 juillet 1942 à "Raymond" lors d’un rendez-vous au stade de Colombes (Seine, Hauts-de-Seine).
Jean Rossi, Robert Bellec un jeune suisse domicilié à Sannois, et Robert Vermassen participèrent dans la nuit du 27 au 28 juillet 1942 au cambriolage de la mairie de Saint-Gratien. Le butin fut maigre : deux cartes de rationnement au nom d’Albert Calle et de Jacqueline Henrion, sept bons d’achat de vêtements de textile, des cachets en caoutchouc et une paire de menottes sans clef, très maigre butin…
Il fut contacté quelques jours plus tard par un responsable sur le bord de la Seine à proximité de l’usine aéronautique Lioré & Olivier à Argenteuil. Un homme lui demanda « C’est toi Robert ? », Vermassen répondit affirmativement, un nouveau rendez-vous a été fixé deux ou trois jours plus tard. Lors de cette nouvelle rencontre, cet homme à l’accent espagnol lui remettait une bombe et un paquet de tracts édités par le Parti communiste clandestin. Le lendemain, Robert Vermassen jeta une cinquantaine de tracts à la volée sur la place d’Armes à Saint-Gratien. Nouveau rendez-vous le 15 octobre, Raymond lui remettait un pistolet automatique.
Lors de surveillances et de filatures par des inspecteurs des Renseignements généraux et de la Police d’État de Seine-et-Oise dans le secteur d’Ermont, Enghien et Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), Robert Vermassen a été soupçonné de faire partie d’un groupe qualifié de « terroristes ». Il a été interpellé le 21 octobre 1942 dans l’enceinte de l’usine Jumo à Argenteuil où il travaillait.
Emmené à son domicile à l’Hôtel des Travailleurs au 43 boulevard Pasteur à Saint-Gratien (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), les policiers procédèrent à une perquisition. Ils saisissaient : deux cartes d’alimentation aux noms d’Albert Calle et de Jacqueline Hennion délivrées par la mairie de Saint-Gratien, le 27 décembre 1941, ainsi que sept bons d’achats de vêtements et articles de textiles portant le cachet de la mairie ; une paire de menottes sans clef ; un coffret en acier contenant 350 tracts édités par le Parti communiste clandestin intitulés : «  Travailleurs parisiens, refusez de partir en Allemagne, enrôlez-vous dans les rangs des Francs-Tireurs ou partisans ». ; un pistolet automatique marque Ruby N° 52.342 G calibre 7,65 mm portant une balle dans le canon et un étui contenant neuf cartouches ; vingt-quatre cartouches calibre 7,65 mm ; une bombe explosive de 19,5 centimètres de long de 7 centimètres de diamètre, avec mèche amadou reliée au cordon Bickford ; une boîte en carton renfermant du nitro-cellulose ; quatre ampoules de matière ou incendiaire en tube de celluloïd ; deux plaques d’immatriculation de bicyclettes, portant les numéros 5312 H.D.T. et 1021.L.Y.5 ; un trousseau de cinquante clés ; un autre trousseau de six clefs ; une pince monseigneur mesurant 42 cm ½ et un arrache cloud mesurant 36 cm.
Lors de son interrogatoire, les policiers lui demandèrent des explications sur les deux fausses plaques minéralogiques de bicyclettes. Il répondit les avoir fabriquées et il comptait les utiliser lors d’actions. Robert Vermassen ainsi que son camarade Robert Bellec étaient des recrues récentes des FTP. Tous les deux devaient participer à une action contre le Pouf, une maison de tolérance située à Saint-Gratien et fréquentée par les militaires de l’armée allemande.
Livré aux Allemands, interné au camp de Romainville, il comparut le 18 novembre 1941 devant le tribunal de la Feldkommandantur 758, il fut condamné à trois mois de prison.
Le 28 septembre 1943 à 9 heures du matin rue Pétrarque à Paris, XVIe arr., les FTP-MOI Celestino Alfonso, Marcel Rajman et Leo Kneler, abattaient le docteur Julius Ritter, général SS, responsable de l’envoi des jeunes Français en Allemagne pour le Service du travail obligatoire. Les combattants ignoraient qu’il s’agissait de Ritter.
Les Allemands décidèrent en représailles de fusiller le 2 octobre 1943 cinquante otages au Mont-Valérien (trente-sept communistes et treize du réseau Alliance), dont Robert Vermassen. Son corps fut incinéré puis inhumé au Père Lachaise. Ses effets personnels et ses lettres furent transmis à sa mère.
Après la Libération, sa ré-inhumation eut lieu dans le carré militaire du cimetière de Sannois, son nom figure sur la plaque commémorative de la place du souvenir de la ville et sur le monument aux morts, ainsi que sur la plaque de l’Arsenal de l’aéronautique au cimetière de Châtillon. La Municipalité donna le nom de Robert Vermassen à une rue de Sannois.
Robert Vermassen a été homologué combattant des Forces françaises de l’’intérieur (FFI), et Interné résistant. Sur son acte de naissance figure la mention « Mort pour la France » par décision du secrétaire général aux Anciens combattants en date du 11 avril 1945.
Le nom de Robert Vermassen figure sur La cloche commémorative du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien à Suresnes.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. GB 94, BA 2116. – Arch. DAVCC Caen, B VIII dossier 6 (notes de Thomas Pouty). – Bureau Résistance GR 16 P 590222. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, ÉFR, 1979. – Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1989. – Site internet Mémoire des Hommes. – Site internet GenWeb. – État civil, Sannois.

Iconographie
Photographie : Arch. PPo. GB 189 (D.R.)

Daniel Grason

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