Né le 16 juillet 1925 à Barr (Bas-Rhin), abattu le 12 décembre 1943 à Schirmeck-Vorbrück (Bas-Rhin) ; résistant.

Enfant placé à l’Hospice des Orphelins de la ville de Strasbourg, Ceslav Sieradski entra en apprentissage, en 1939, chez un boulanger. Évacué en septembre 1939 avec son patron à Saint-Amarin (Haut-Rhin), il revint à Strasbourg annexé de fait en août 1940. Passionnément antinazi depuis l’invasion de la Pologne, Ceslav Sieradski rencontra Marcel Weinum et adhéra à son mouvement de Résistance, La Main noire. Ayant franchi clandestinement la frontière suisse à l’automne 1940, il prit contact à Bâle avec le consulat britannique pour demander un financement et des instructions pour réaliser des actes de sabotage et collecter des informations. Arrêté au retour à la frontière, incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin), puis transféré pour raison de santé à l’hôpital de Strasbourg, il s’évada en avril 1941, et retrouva Marcel Weinum et participa à plusieurs sabotages. Le 20 mai 1941, avec Marcel Weinum, il reprit le chemin de la Suisse à bicyclette. Interpellés par des douaniers, ils purent s’échapper, mais furent repris un peu plus loin et emprisonnés à Kehl (Bade, Allemagne).
En raison de son âge (seize ans) ou de sa nationalité polonaise, Ceslav Sieradski ne pouvait pas être traduit devant le Sondergericht. Il fut transféré en décembre 1941 au « camp de rééducation » de Schirmeck-Vorbrück, où il fut battu à mort par les gardiens ou les kapos, lors d’une prétendue « tentative d’évasion », sans attendre le procès du groupe. Les Strassburger Neueste Nachrichten du 16 décembre annoncèrent l’exécution du « saboteur polonais Ceslaw Siratzki [sic] pour cause de Résistance ».
Le 10 juillet 1945, Henri Frenay, ministre des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, lui remit à titre posthume la Médaille de la Résistance. Sa citation évoquait de manière erronée une condamnation pour haute trahison, puis affirmait qu’« il a été fusillé sans jugement à la frontière suisse, comme agent de la résistance avec le consulat anglais de Bâle ». Ce n’est que le 21 novembre 2002 que la mention « Mort pour la France » lui fut attribuée.
Son nom a été donné à un square à Barr (Bas-Rhin), un rond-point à Uffholtz (Haut-Rhin) et une rue à Strasbourg.
Sources

SOURCES : L’Alsace libérée, 10 et 21 juillet 1945. – Gérard Pfister (sous la dir.), Marcel Weinum et la Main Noire, Éd. Arfuyen, s.l. (Orbey), 2007.

Léon Strauss

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