Né le 16 décembre 1898 à Paris, fusillé comme otage le 18 avril 1942 à Montgueux, près de Troyes (Aube) ; résistant communiste de l’Yonne.

Caissier-comptable à L’Économe de Sens (Yonne), Émilien Jacquin appartenait en 1923 à la commission administrative de la Fédération communiste de son département. Il fut candidat en deuxième position sur la liste du Bloc ouvrier et paysan aux élections municipales de mai 1925, à Sens. Il réorganisa le Parti communiste dans l’Yonne après sa dissolution de l’automne 1939. Quand il fut arrêté à Sens le 3 mars 1942, il avait déjà à son actif un grand nombre d’actions de résistance. Il faisait partie d’un groupe de sabotage, hébergeait des militants clandestins au sens d’illégaux, et avait une responsabilité de diffuseur des tracts. Il avait de plus, en 1940, constitué un dépôt d’armes récupérées de la débâcle. Il fut lié dans son activité résistante à Marcel Ferry, communiste d’Auxerre (Yonne).
Il fut arrêté à Sens dans le cadre de l’affaire Jean-Pierre Ringenbach avec plusieurs militants communistes clandestins de l’Aube. Notamment avec Charles Masson (voir à ce nom l’affaire Ringenbach, cause de plusieurs arrestations dans l’Aube dès la fin février 1942). Furent notamment appréhendés en même temps qu’Émilien Jacquin, à la fin février 1942 : Jules et Louise Ferrouille, René Pellerin, Léon Henry, Jean-Marie Creux, René Roulot, Charles Masson. Ces prisonniers politiques, devenus des otages en puissance, furent incarcérés à la prison de Troyes, rue Hennequin.
À la suite d’un attentat contre deux soldats allemands au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 2 avril 1942, Émilien Jacquin a été fusillé comme otage, sur la colline de Montgueux, le 18 avril 1942, avec à ses côtés Jules Ferrouille, Jean-Marie Creux, René Roulot, et Charles Masson.
Léon Henry et René Pellerin, également arrêtés, furent fusillés quelques jours après, le 30 avril 1942.
Au cours des mois d’avril et mai 1942, les attentats et sabotages à l’encontre des troupes allemandes ne cessant de s’accroître, les autorités d’occupation eurent recours à l’exécution d’otages souvent situés dans des départements éloignés des lieux des attentats. Ainsi, l’attentat du Havre et les deux attentats ferroviaires de la région de Caen contre des trains de permissionnaires se soldèrent par des prises d’otages (le plus souvent communistes) incarcérés dans plusieurs départements de la zone occupée.
En avril et mai 1942, le département de l’Aube fut ainsi sollicité et fournit plusieurs otages fusillés provenant de Clairvaux ou de la prison Hennequin de Troyes.
Son nom figure sur la stèle commémorative de Montchaux à Montgueux avec treize autres.


Voir Montchaud, commune de Montgueux (1940-1942)
Sources

SOURCES : AVCC, Caen (Notes de Thomas Pouty.) – Notes de Sébastien Touffu, in CDROM La Résistance dans l’Aube, Les exécutions entre 1940 et 1942, AERI-CRDP Champagne-Ardenne. – Service Historique de la Défense : Dossier Bureau Résistance 16 P 304509. – Le Travailleur, 1923-1925.

Jean-Paul Nicolas, Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu

Version imprimable