Né le 26 janvier 1915 à Fère-Champenoise (Marne), exécuté le 21 août 1944 à Morsang-sur-Orge (Seine-et-Oise, Essonne) ; chef cantonnier ; militant communiste ; résistant FTPF.

Francia Arvois
Francia Arvois
SOURCE : L’Union
À Morsang-sur-Orge
À Morsang-sur-Orge
SOURCE : Site « La Libération de Paris »
Dans le cimetière de Fère-Champenoise
Dans le cimetière de Fère-Champenoise
Sur le monument aux morts de Fère-Champenoise
Sur le monument aux morts de Fère-Champenoise
Dans le hall de la mairie de Fère-Champenoise
Dans le hall de la mairie de Fère-Champenoise
Sur le monument</br> aux martyrs de la Résistance d'Épernay
Sur le monument
aux martyrs de la Résistance d’Épernay
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Francia Arvois était le fils de Gilberte Suzanne Geoffroy, domestique, légitimé par le mariage de sa mère avec Henri Jules Arvois célébré à Paris (XIIIe arr.) le 27 décembre 1919. Célibataire, il était domicilié à Fère-Champenoise (Marne). Employé aux Ponts et Chaussées, il exerçait la fonction de chef-cantonnier à Anglure (Marne).

Il appartenait à une famille de militants communistes et il était, comme ses frères Roger et Moïse, soumis à une surveillance policière étroite. Arrêté le 17 juillet 1941, puis à nouveau le 26 sur ordre du préfet René Bousquet, Francia Arvois fut incarcéré à la prison de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne), puis interné le 28 juillet au camp de Choisel à Chateaubriand (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Le 7 mai 1942, il fut transféré en Eure-et-Loir au camp de Voves d’où il s’évada avec 41 camarades dans la nuit du 5 au 6 mai 1944 par un tunnel patiemment creusé pendant près de trois mois.
En juin 1944, Francia Arvois rejoignit un groupe de Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de la région parisienne. En août 1944, dans les jours qui précédèrent la libération de Paris, il fut chargé par Rol-Tanguy de diriger le PC de la banlieue Sud à Viry-Châtillon (Seine-et-Oise, Essonne) et il harcela avec ses hommes l’armée allemande. Selon Gilles Primout, il participa avec Pierre Georges [Pseudonyme dans la Résistance : Fabien] le 13 août 1944 à l’attaque du dépôt SNCF de Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine).
Le 21 août 1944, alors qu’il était chargé de prendre contact avec l’armée américaine, il a été fait prisonnier avec son agent de liaison, Eugène Moulinet [Pseudonyme dans la Résistance : Chauvin] vers quatorze heures par des soldats allemands stationnés au château des Tourelles, 24 rue de Savigny à Morsang-sur-Orge. Les deux hommes ont été interrogés toute l’après-midi puis ils ont été exécutés le soir même dans le parc de la propriété, avec Jean Dussart qui avait été capturé par hasard quelques heures plus tôt.

L’acte de décès numéro 36 dressé en mairie de Morsang-sur-Orge le 23 août 1944 fait état du décès le 21 août 1944 à vingt-et-une heures, 24 rue de Savigny, d’un « individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie… Le signalement est le suivant : quarante-deux à quarante-cinq ans, taille un mètre soixante-dix, visage ovale, cheveux châtain, front dégagé, légèrement chauve, pantalon marron à rayures, chaussé de souliers bas noirs, connu sous le nom de Commandant Barré… Aucun papier ou objet personnel n’a été trouvé sur le défunt ».
Cet acte de décès a été rectifié par un jugement rendu par le tribunal civil de Corbeil (Seine-et-Oise, Essonne) le 3 janvier 1946 « en ce sens que le nommé Barré sera indiqué comme étant Arvois Francia Gabriel… »

Francia Arvois est inhumé avec sa mère Gilberte dans le cimetière de Fère-Champenoise.
Une plaque déposée sur sa sépulture porte l’inscription :
« ARVOIS Francia
Commandant FTPF
Nom de guerre Commandant Barré
Il fut interné pendant 3 ans, il s’évada le 6 mai 1944, entra à la Résistance, lors d’une reconnaissance fut arrêté torturé et fusillé par les Allemands à Morsang-sur-Orge le 21 août 1944 »

Il a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué commandant FFI en 1946. Les titres d’Interné-résistant et de Combattant volontaire de la Résistance (CVR) lui ont été décernés. La Médaille de la Résistance lui a été attribuée par décret du 23 février 1959 publié au JO du 7 mars 1959.

Dans l’Essonne, la mémoire de Francia Arvois est honorée sous son pseudo de « Commandant Barré » qui est inscrit à Morsang-sur-Orge sur le monument aux morts communal, sur la plaque 1939-1945 du monument aux morts du cimetière, et sur une stèle érigée près des lieux de son exécution avec l’épitaphe :
«  Ici le 21 août 1944 trois patriotes ont été massacrés par les Allemands. N’oublions jamais ».
À Morsang-sur-Orge et à Viry-Châtillon, des avenues portent aussi ce nom.
Dans la Marne, à Fère Champenoise où une rue porte le nom des « Martyrs de la Résistance Arvois F. - Brion J. - Michel R. », le nom de Francia Arvois est inscrit sur le monument aux morts et sur la plaque érigée dans le hall de la mairie. Il figure aussi sur la liste des « Fusillés » du monument aux martyrs de la Résistance élevé à Épernay.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 9 505. – SHD, Vincennes, GR 16 P 19231. – SGA, DIMI, Bureau Résistance, 16 P 19231. – Arch. Dép. Marne, MM3088, Listes par communes des militants communistes de la Marne établies par les gendarmeries en décembre 1940 sur instruction du préfet Bousquet ; identification des militants de l’ex parti communiste à photographier. – ONAC VG-51, dossier CVR. – Archives FN-FTPF-ANACR. – L’Union,27 décembre 1945. – Musée de la Résistance nationale de Champigny, témoignage de Francia Arvois rédigé pendant sa détention. – Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de Reims, 2 tomes, 2e édition, 1998. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Paul Castel, " Témoignage inédit sur les fusillés de Morsang ", Mémoires vives, revue de l’IHS-CGT d’Île de France, numéro 33, septembre-octobre 2015. – Gilles Primout, site internet « La Libération de Paris ». – Mémorial GenWeb. – État civil, Fère-Champenoise (acte de naissance) ; Morsang-sur-Orge (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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