Né le 18 août 1899 à Saint-Pourçain-sur-Besbre (Allier), fusillé le 1er décembre 1943 au champ de tir de Challuy-Nevers (Nièvre) après condamnation à mort ; jardinier, cultivateur ; résistant ; membre des Mouvements unis de Résistance (MUR).

Fils de Denis et d’Élisabeth, née Roy, domicilié à Beaulon (Allier), Marius Buissonnière avait épousé Marie-Aimée Nay et il était père de trois enfants, Pierre (1929), Denise (1932) et Pierrette (1935). Il travaillait au service de Georges Peigues, châtelain de Beaulon et résistant.
Engagé au sein des MUR, affecté depuis le 1er octobre 1942 au Bureau des opérations aériennes (SAP devenu BOA en avril 1943), agent P2, selon l’attestation établie après la Libération. il participait à la réception des parachutages avec Henri Talpinet et Georges Peigues.
Marius Buissonnière fut arrêté le 25 août 1943 par la Sipo-SD et la Feldgendarmerie à son travail dans sa commune de résidence, emprisonné dans la prison allemande de Moulins (Allier), torturé, puis dans celle de Nevers. Le site Internet référencé ci-après apporte les précisions suivantes : « La maison d’arrêt de Nevers a hébergé durant les années sombres de l’Occupation des Patriotes français arrêtés par la Gestapo. Tout était mis en œuvre pour que ces résistants ne soient pas reconnus des gardiens français qui travaillaient là. Ils étaient orientés dès leur arrivée au 2e étage, entièrement cloisonné, appelé le « quartier allemand ». Les fenêtres étaient obstruées de façon à empêcher toute vue ou contact avec l’extérieur. Les issues étaient toutes bouchées, le 2e étage était totalement isolé. Les Patriotes étaient regroupés à 2, 3 ou 4 par cellule, d’où ils ne sortaient que quelques minutes le matin pour une toilette rapide, ou pour les corvées de nettoyage ou de soupe. Ils avaient parfois la possibilité d’accéder à la promenade, sous la surveillance très étroite des Allemands, tandis que tout le reste de la prison était consigné. Les interrogatoires avaient lieu soit à la Kommandantur, soit rue des Chauvelles. La durée de détention des Patriotes à Nevers était variable. Certains étaient déportés vers les camps de travail en Allemagne ou transférés dans d’autres prisons françaises. Les autres étaient emmenés au Champ de Tir de Challuy pour y être fusillés. »
Marius Buissonnière fut d’abord condamné le 4 novembre par le tribunal militaire allemand de Nevers pour « gaullisme, réception de parachutages d’armes et organisation de l’Armée secrète » aux travaux forcés à perpétuité. Rejugé à Dijon, le 25 novembre 1943, par le tribunal allemand Bef. N. O., il fut condamné à mort, et passé par les armes le 1er décembre à 7h38 au champ de tir de Challuy (Nièvre) avec Jean Vignol, deux semaines après ses camarades de Beaulon.
« Le monument du Champ de Tir rappelle la Mémoire des 32 patriotes qui, entre le 12 janvier 1942 et le 30 juin 1944, ont été fusillés en ce lieu par l’occupant nazi. »
Marius Buissonnière fut inhumé à Nevers.
À une date non renseignée, sa dépouille fut transférée au cimetière de Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), où son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville.
Déclaré « Mort pour la France » le 17 juillet 1945, il fut reconnu « Interné Résistant » le 18 novembre 1952. L’attestation d’appartenance aux Forces françaises combattantes (FFC) l’a reconnu chargé de mission de 3e classe et il fut homologué au grade de sous-lieutenant.
Nevers, champ de tir de Challuy (12 janvier 1942-30 juin 1944)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Nièvre, 999W1960. – Témoignage Jacqueline Baynac 2014.. – Mémorial GenWeb.

Annie Pennetier, Dominique Tantin

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