Né le 28 septembre 1902 à Saint-Amandin (Cantal), fusillé le 11 juillet 1944 à Bourges (Cher) ; ouvrier chauffagiste ; évadé du Service du travail obligatoire (STO) ; maquisard ; résistant.

Fils d’Antoine et de Jeanne, née Rispal, Antoine Chavanon avait épousé le 10 octobre 1927 Juliette Colas, confectionneuse, née à Souesmes (Loir-et-Cher) le 8 juillet 1904. Ils furent domiciliés successivement à Souesmes puis à Paris, 8 rue Réaumur (IIIe arr.). Trois enfants naquirent de cette union : Robert (1928), Georges (1930) et Guy (1939).
Requis pour le STO, parti travailler à Berlin le 20 février 1943 (affecté à la Berliner Kraft und Licht AG), rentré en France le 24 août 1943 à l’occasion d’une permission, Antoine Chavanon ne repartit pas en Allemagne. Désormais réfractaire, évadé, il s’engagea dans la Résistance. Aux alentours du 6 juin 1944, il rejoignit le maquis de Souesmes dirigé par Paul Leprêtre et intégré aux Forces françaises de l’intérieur (FFI).
La citation à l’ordre de la Division du 15 février 1945 signée par le général Delmas, commandant la 5e région militaire, récapitule les événements qui conduisirent à l’exécution du maquisard.
« Chavanon François (sic), 2e classe, Groupe de Romorantin, Au cours d’un engagement dans la région de Souesmes, le 17 juin 1944, contre un ennemi très supérieur en nombre, a défendu le terrain pied à pied pour permettre au gros de son unité de se dégager. Fait prisonnier, a été fusillé après avoir été torturé, sans rien dévoiler à l’ennemi des secrets de l’organisation. A donné ainsi un magnifique exemple du sentiment du devoir poussé jusqu’à l’héroïsme. Cette citation comporte le port de la Croix de guerre avec étoile d’argent. »
Un site Internet référencé ci-dessous présente un récit des combats du 17 juin 1944.
Condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 776 de Bourges, Antoine Chavanon fut exécuté dans cette ville avec deux de ses camarades, Raoul Courtat et André Sénée, le 11 juillet 1944 à 6 h 40. Il s’agit des trois dernières exécutions sur un total de quarante et une de 1942 à 1944 sur le site de Montifaut dans l’enceinte du Polygone (champ de tir). Le 6 septembre 2012, une plaque fut inaugurée sur le lieu des exécutions par le président du conseil général du Cher.
Déclaré « Mort pour la France » (6 juillet 1945), Antoine Chavanon fut reconnu « Interné Résistant » le 16 août 1962.
BOURGES, terrain militaire du Polygone, stand de tir de Montifaut (29 avril 1942-11 juillet 1944)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Sites Internet : souesmes ; cg18 ; AERI. – Alain Rafesthain, Le Maquis de Souesmes-en-Sologne. Enquête sur un combat héroïque de la Résistance, Royer, 1992.

Dominique Tantin

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