Né le 12 avril 1896 à Cajarc (Lot), fusillé le 30 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; horloger-bijoutier ; résistant au sein des FTPF d’Eure-et-Loir.

Fils unique de Jean Espéret, tailleur d’habits, et de Marie Célestine née Ausset, sage-femme, domiciliés par la suite à Saint-Cirq-Lapopie (Lot), Paul Espéret épousa Marie, Louise, Georgette Thénaisie.
Domicilié au 22 rue de Nantes, à Courville (Eure-et-Loir), Paul Espéret aurait fait acte de résistance dès 1940, selon certains témoignages. À compter du 15 mars 1942, du 30 juillet 1943 ou du 1er septembre 1943, selon les sources, il intégra les FTPF, organisation militaire du Front national pour la libération et l’indépendance de la France (FN), mouvement de résistance fondé et dirigé par le Parti communiste français (PCF). Il obtint le grade de sous-lieutenant, dans le secteur D 400 (groupe de Courville, secteur Nord), alors placé sous les ordres du lieutenant François Quentin. En 1944, les FTP furent intégrés en principe aux Forces françaises de l’intérieur (FFI), non sans conserver leur autonomie.
Selon le témoignage (non daté) de Jean Fromageau, titulaire de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance, Paul Espéret « a hébergé les agents de liaison de la Résistance, a abrité dans son appartement les armes et les explosifs destinés aux actes de sabotages exécutés dans la région. A participé au sabotage du kilomètre 108 sur la voie ferrée Paris-Le Mans – les 30 juillet et 8 octobre, selon une déposition – ainsi qu’à la destruction des pylônes de la ligne à haute tension ».
Jean Fromageau apporte ensuite des précisions sur les circonstances de l’arrestation de Paul Espéret par la Sipo-SD guidée par un traître à son domicile, 22 rue de Nantes à Courville (Eure-et-Loir), le 20 janvier 1944 à 23 heures, alors que se tenait une réunion à laquelle il participait en compagnie de Georges Léger alias « Paul » responsable militaire FTP pour l’Eure-et-Loir. « Paul Espéret a tenté de fuir avec nous, puis est revenu sur ses pas pour protéger notre fuite et s’est laissé arrêter. Par son sacrifice, il a permis à Paul Léger et à moi-même d’échapper à l’ennemi. »
Paul Espéret fut emprisonné à Chartres jusqu’au 6 mars avec trente autres résistants d’Eure-et-Loir puis à Fresnes. Il fut jugé et condamné à mort le 15 mars pour « activité de franc-tireur » par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 544 Abt. B de Chartres déplacé à Fresnes, et fusillé au Mont-Valérien le 30 mars avec ses trente et un camarades.Pierre Bouttier, Roger Calbris, Marcel Cartron, Maurice Cléret, Gilbert Damas, François Dargent, Maurice Dumais, Jean Delorme, Albert Gautier, André Gillet, Joseph Girard, Spada Girard, Maurice Honoré,René Le Gall, Bernard Léger, Pierre Martin, Maurice Peltiez, René Rion, Marcel Roblot, Noé Sadorge, Omer Sadorge, Pierre Sadorge, Roger Saget, Jean Saliou, Louis Savouré, Pierre Sédillot, Edmond Signoret, Jules Varin et Clovis Vigny.
Paul Espéret fut inhumé au cimetière d’Ivry, division 40 fosse 33. Déclaré « Mort pour la France » le 1er octobre 1945, il fut reconnu « Interné Résistant » le 18 janvier 1957. Un élément de voirie de Courville – une « raquette » de la ZAC de l’Éolienne – a reçu le nom de Paul Espéret par décision unanime du conseil municipal en date du 12 juillet 2012.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet de ARMREL – Site Internet sur les 31 fusillés du 30 mars. – Sur Maurice Lemais, l’un des 31 fusillés, et d’autres résistants dont Paul Espéret : site Internet Saint-Luperce. — Abel Le Boy, "Rapport sur l’affaire des fusillés du 30 mars 1944", publié comme supplément au Bulletin de la Société Archéologique d’Eure-et-Loir, n°85, Juillet, Août, Septembre 2005, Mémoires XXXIV-I.

Dominique Tantin

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