PAVOINE Pierre, Louis, Théophile, Marie
Né le 26 décembre 1902 à Rennes (Ille-et-Vilaine), fusillé comme otage le 21 février 1942 à Fontevrault-L’Abbaye (Fontevraud, Maine-et-Loire) ; employé SNCF ; militant communiste de la Sarthe ; réseau Résistance-Fer.
Pendant la guerre, il poursuivit son activité à la SNCF mais dans le même temps mena une activité clandestine de militant communiste et s’engagea dans la Résistance intérieure au sein du réseau Résistance-Fer ( répertorié dans ce réseau comme agent P2, chargé de mission de troisième classe). Le 22 octobre 1941 tandis qu’il rentrait à bicyclette pour déjeuner, il fut arrêté par la SIPO-SD en train de perquisitionner, à son domicile 17, rue de Sinault. La perquisition ne donna aucun résultat, ses papiers et son pistolet étant cachés dans le jardin (détruits par son épouse à sa demande après une visite à la prison). Il fut incarcéré à la prison du Vert-Galant au Mans. N’ayant pas été reconnu comme lié aux FTPF, il fut remis par les autorités allemandes à la justice française. Il fut condamné le 11 décembre 1941 (le même jour qu’Alexandre Guillon également employé SNCF au Mans) par la Section Spéciale de la Cour d’Appel d’Angers à 15 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour pour activité communiste. D’abord interné à Angers, il fut transféré le 22 janvier 1942 à la Maison centrale de Fontevraud (Maine-et-Loire) enregistré sous le matricule 2076 (Alexandre Guillon transféré le même jour reçut le matricule 2075). En représailles à l’attentat de Tours du 5 février 1942 contre un soldat allemand, il fut désigné comme otage avec cinq autres internés (dont Alexandre Guillon) par les autorités allemandes et livré à celles-ci avant d’être fusillé le 21 février 1942 à Fontevraud.
Il obtint la mention « mort pour la France » et le titre d’Interné politique lui été attribué le 13 septembre 1956. Il fut homologué FFC, assimilé, à titre posthume, au grade de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes.
Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Guichen (Ille-et-Vilaine) et de Fontevrault-l’Abbaye ainsi que sur la plaque commémorative en gare du Mans, ville où une rue porte son nom. Il figure également sur le monument à l’entrée du camp militaire de Fontevrault et sur la plaque commémorative 19 Avenue Jean Jaurès au Mans dédiée "Aux communistes Sarthois morts pour la libération de la France 1940-1945 et aux Résistants communistes tués dans la Sarthe ».
SOURCES : SHD AVCC, Caen, Cote AC 21 P 480998 et SHD Vincennes GR 16 P 461826 (nc) — Stéphane Robine, Thomas Fontaine, Cheminots victimes de la répression, 1940-1945, Mémorial, Perrin/SNCF. 2017 — Roger Poitevin,Abbaye-Bagne de Fontevraud 1940-1944, Éd. AFMD 49, 2009 — Site internet Rail et Mémoire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil mairie Asnières (registre des mariages 1924 acte n° 508).
Jean-Pierre Besse, Michel Thébault