Né le 26 décembre 1902 à Rennes (Ille-et-Vilaine), fusillé comme otage le 21 février 1942 à Fontevrault-L’Abbaye (Fontevraud, Maine-et-Loire) ; employé SNCF ; militant communiste de la Sarthe ; réseau Résistance-Fer.

Pierre Pavoine était le fils de Pierre, Louis, Marie Pavoine comptable et de Marie, Louise, Mathurine Guihard domiciliés 10 rue Chicogné à Rennes. Après son service militaire dans l’Armée de l’Air à Villacoublay (Seine-et-Oise, aujourd’hui Yvelines) il s’installa en région parisienne exerçant le métier d’électricien. Il se maria le 15 novembre 1924 à Asnières (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine) avec Yvonne, Marguerite Le Louette (née le 16 janvier 1906 à Paris XIIème arr.). Il était alors domicilié à Courbevoie 281 boulevard Saint-Denis. Cette même année, il commença une carrière de cheminot, travaillant comme monteur-électricien à La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Il divorça le 4 janvier 1938 (sur jugement du Tribunal Civil de la Seine) et se remaria au mois de juillet 1938 au Mans (Sarthe), épousant Marie-Joséphine Croze, légitimant deux enfants nés de leur union, Mariette née en 1932 et Jean-Jacques né en 1936. La même année, en avril 1938, suite à l’électrification de la ligne Paris-Le Mans, il avait obtenu un poste à la SNCF à la gare du Mans : il fut nommé responsable de la sous-station électrique alimentant le secteur Le Mans-Chartres. il était domicilié 17 rue de Sinault et militait au Parti communiste et à la CGT.
Pendant la guerre, il poursuivit son activité à la SNCF mais dans le même temps mena une activité clandestine de militant communiste et s’engagea dans la Résistance intérieure au sein du réseau Résistance-Fer ( répertorié dans ce réseau comme agent P2, chargé de mission de troisième classe). Le 22 octobre 1941 tandis qu’il rentrait à bicyclette pour déjeuner, il fut arrêté par la SIPO-SD en train de perquisitionner, à son domicile 17, rue de Sinault. La perquisition ne donna aucun résultat, ses papiers et son pistolet étant cachés dans le jardin (détruits par son épouse à sa demande après une visite à la prison). Il fut incarcéré à la prison du Vert-Galant au Mans. N’ayant pas été reconnu comme lié aux FTPF, il fut remis par les autorités allemandes à la justice française. Il fut condamné le 11 décembre 1941 (le même jour qu’Alexandre Guillon également employé SNCF au Mans) par la Section Spéciale de la Cour d’Appel d’Angers à 15 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour pour activité communiste. D’abord interné à Angers, il fut transféré le 22 janvier 1942 à la Maison centrale de Fontevraud (Maine-et-Loire) enregistré sous le matricule 2076 (Alexandre Guillon transféré le même jour reçut le matricule 2075). En représailles à l’attentat de Tours du 5 février 1942 contre un soldat allemand, il fut désigné comme otage avec cinq autres internés (dont Alexandre Guillon) par les autorités allemandes et livré à celles-ci avant d’être fusillé le 21 février 1942 à Fontevraud.
Il obtint la mention « mort pour la France » et le titre d’Interné politique lui été attribué le 13 septembre 1956. Il fut homologué FFC, assimilé, à titre posthume, au grade de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes.
Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Guichen (Ille-et-Vilaine) et de Fontevrault-l’Abbaye ainsi que sur la plaque commémorative en gare du Mans, ville où une rue porte son nom. Il figure également sur le monument à l’entrée du camp militaire de Fontevrault et sur la plaque commémorative 19 Avenue Jean Jaurès au Mans dédiée "Aux communistes Sarthois morts pour la libération de la France 1940-1945 et aux Résistants communistes tués dans la Sarthe ».
Sources

SOURCES : SHD AVCC, Caen, Cote AC 21 P 480998 et SHD Vincennes GR 16 P 461826 (nc) — Stéphane Robine, Thomas Fontaine, Cheminots victimes de la répression, 1940-1945, Mémorial, Perrin/SNCF. 2017 — Roger Poitevin,Abbaye-Bagne de Fontevraud 1940-1944, Éd. AFMD 49, 2009 — Site internet Rail et Mémoire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil mairie Asnières (registre des mariages 1924 acte n° 508).

Jean-Pierre Besse, Michel Thébault

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