Né le 12 septembre 1923 à Lyon (IIe arr., Rhône), fusillé le 13 novembre 1943 au stand de tir de la Doua à Villeurbanne (Rhône) ; cuisinier ; résistant du mouvement Combat puis de l’Armée secrète (AS) et des Mouvements unis de la Résistance (MUR).

Paul Ponchon était le fils de Joseph Ponchon et de Jeanne Godet.
Domicilié 2 rue des Farges à Lyon (Ve arr.), il entra en 1942 au mouvement Combat et au mois de mars 1943 rejoignit les maquis de l’AS de Haute-Savoie, où il s’occupa de la propagande. Rentré à Lyon au mois de juin 1943, il devint agent de liaison des MUR.
Au mois de juillet 1943, il organisa l’évasion, réussie, de trois résistants internés à l’hôpital de l’Antiquaille. Il dut quitter Lyon à la suite de cette action. Il passa alors dans les maquis de Haute-Loire, où il participa à des parachutages et à des sabotages.
Arrêté par la Sipo-SD le 6 octobre 1943 au cours d’une mission à Saint-Étienne (Loire), il fut transféré en octobre à la prison Montluc à Lyon. Condamné à mort le 3 novembre 1943 par le tribunal militaire allemand de la zone sud comme franc-tireur et pour avoir appartenu à un groupe de terroristes et commis de nombreux sabotages à Saint-Étienne et les environs, il a été fusillé le 13 novembre sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua, à Villeurbanne.
Son corps fut retrouvé à la Libération dans le charnier de la Doua et identifié par sa mère le 28 août 1945.
Sa condamnation à mort le 3 novembre 1943 et son exécution, ainsi que celles de René Garnier, Louis Granjon, Louis Houzet et Louis Ricard furent annoncées par un avis placardé.
Il reçut la Médaille de la Résistance en juillet 1946.
Paul Ponchon écrivit une dernière lettre à sa famille avant son exécution.
Paul Ponchon à sa famille et à frère Magnin
Lyon 13 novembre 1943
Samedi 13 novembre 1943
Bien chère maman, chers tous et chère Ginette,
Je t’écris ma dernière lettre, car moi ainsi que 6 de mes camarades sommes condamnés à mort par le Tribunal militaire allemand pour avoir servi son pays en bon Français.
Ma dernière volonté est que tu aies beaucoup de courage,
car tu sais nous en avons tous mes camarades et moi Tu sais ,î ai beaucoup pense a vous tous
Le prêtre est la quand j’aurai fini d’écrire, je vais me confesser, comme ça je serai en règle avec le bon Dieu. On nous avertit 3 heures à l’avance, nous allons après faire le dernier repas et fumer la dernière cigarette, et j’irai retrouver la mémé et toute la famille.
Je viens de me confesser, je vais mourir tranquille maintenant, tu sais on s’est bien disputé quelquefois, mais je t’aimais bien. Enfin, maintenant tout-est fini, je meurs- content.
Je ne vois plus grand-chose a te dire tu sais dans un moment comme ça, ça nous coupe quand même un peu la chique.
Maintenant,, mille baisers de ton fils qui t’aime et qui pensera à toi jusqu au bout. Mille baisers a Ginette, Dédé si gentille et à toute la famille.
Paulo.

VIVE LA FRANCE

 
Samedi 13 novembre 1943
Mon très cher Frère Magnin
Je viens vous charger d’une terrible mission, j’ai été arrête par la Gestapo et condamne a mort le 3 novembre. On m’accuse d’être Franc-Tireur.
Je vous charge donc d’aller avertir ma pauvre, mère et consolez-la un peu.
Je vous dis adieu et je vous embrasse en vous disant au revoir plutôt car, là-haut, on se retrouvera tous.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier 21 P 527 001 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 182W264, 3335W16, 3335W22, 3808W688, 3460W3. – ANACR-Loire, Mémorial de la Résistance Loire, 1992. – G. Krivopissko, La vie à en mourir, version poche Points, p. 210-211.

Jean-Pierre Besse, Jean-Sébastien Chorin

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