Né le 17 mars 1926 à Larnod (Doubs), fusillé le 26 septembre 1943 après condamnation à mort à la citadelle de Besançon (Doubs) ; apprenti mécanicien ; résistant au sein des FTPF du Doubs, membre du groupe Guy Môquet.

Marcel Reddet
Marcel Reddet
Carte d'identité de Marcel Reddet
Carte d’identité de Marcel Reddet
Fils de Robert Reddet, cultivateur, mort vers 1930, et d’Alice Amélia Bourgeois, sans profession, qui se remaria avec un grade-forestier, Marcel Reddet, célibataire, était apprenti mécanicien. Il habitait le Bonnet Rond, hameau de Pugey (Doubs) et travaillait comme apprenti mécanicien. Il fit la connaissance de Marcel Simon à Larnod, en visitant sa famille.
Membre du groupe Guy Môquet sous le nom d’"Auguste 103", il rejoignit les FTP à partir du mois de mars 1942. Au mois de juin 1943, il participa à des vols de tickets dans les mairies, à des attentats sur des écluses, des lignes à haute tension ou encore sur des collaborateurs.
Au cours d’un rendez-vous avec d’autres résistants, il fut arrêté le 1er juillet 1943 au hameau du Bonnet-Rond à Pugey (Doubs) (ou à Besançon, selon les sources) par la Sipo-SD, pour « aide à l’ennemi et attentats terroristes ». Ce fut la première arrestation du groupe, les autres suivirent à partir du lendemain. Sa mère mourut pendant son séjour en prison ; il l’apprit par hasard en lisant un morceau de journal.
Il fut condamné à mort par le tribunal militaire de Besançon (FK 560) le 18 septembre 1943 pour « délit de franc-tireur ». Il connut la prison de la Butte, à Besançon, avant d’être fusillé à la Citadelle, le 26 septembre 1943 avec 15 autres résistants des groupe Guy Môquet et Marius Vallet.
_Marcel Reddet a reçu la mention Mort pour la France suivant décision du ministère des anciens combattants et victimes de guerre en date du 12 août 1946.Il obtint la Médaille militaire, la Médaille de la Résistance et le Croix de Guerre. Il fut homologué comme DIR (Interné résistant) et FFI.
Dernières lettres
à Monsieur BONNET, à Pugey,
 
Très chers Parents,
Je viens d’être réveillé, et on vient de m’apprendre que je vais être exécuté. Je serai courageux jusqu’au bout ; ce qui me fait le plus de peine, c’est de vous causer cette douleur. Moi-même, cela ne m’effraie pas outre mesure, car j’ai Dieu avec moi. Hier soir, j’ai communié ; mais je ne savais pas que ce serait pour la dernière fois. Surtout priez, et faites dire des prières pour mon repos éternel, car j’en ai grand besoin. Faites dire souvent des messes pour moi, et aussi tous les ans pour maman, le 9 septembre.
Je vous dis adieu et courage.
Je serai courageux, car je mériterai peut-être plus tard le Ciel. Pour cela, il me faut beaucoup de prières. Dites-en, je vous en supplie et dites à Monsieur le Curé qu’il en dise pour maman et pour moi.
Adieu.
 
Marcel REDDET.
 
à Mademoiselle Jacqueline REDDET, à Larnod.
 
Le 26-9-43.
Très chère Sœur,
Je crains que ma lettre te soit une lettre de douleur. On vient de me réveiller et de m’apprendre que je vais être exécuté. C’est dur quand même, mais c’est pour moi la Vie éternelle, aussi je te demande de beaucoup prier pour le repos de mon âme, et aussi pour maman ; je te demande pardon de te causer encore cette douleur, mais je t’en supplie, fais dire des messes pour maman et pour moi. Je ne crains point, car j’ai Dieu, j’espère ; mais il faudra prier car j’en ai besoin. Je t’embrasse et je te dis : nous nous reverrons au Ciel.
Marcel REDDET.
 
à Monsieur REDDET Joseph, et toute la famille, à Larnod.
Le 26-9-43.
Très chers Oncles et Tantes,
Cette lettre va certainement être pour vous une cause de douleurs ; pardonnez-moi de vous causer cette dernière peine, mais si je meurs, c’est pour la France. A vous aussi je demande de prier pour le repos de mon âme, car j’en ai besoin, hier au soir, j’ai communié, mais jusqu’à l’instant de ma mort, je peux encore commettre des péchés  ; alors dites à Monsieur le Curé qu’il me pardonne et qu’il prie pour moi ; encore une fois pardon. Je vous dis : adieu et courage. Surtout que l’on prie pour moi.
Au Ciel.
 
Marcel REDDET.
 
à Monsieur l’abbé POURCHET, curé de Pugey.
Le 26-9-43.
Mon Père,
Monsieur le Curé du Pugey, je vous dis « Mon Père », car ceci tout en n’étant pas une confession, en est une. Je vous supplie de prier pour moi beaucoup. Oh ! j’ai peur, grand-peur d’aller dans la géhenne du feu. le demande pardon à Jésus de tous les péchés que j’ai commis. Oh, mon Père et dites des messes aussi pour Maman, je vous en supplie.
Rassurez toute ma famille et dites-leur mon espérance en la Réunion
Eternelle. Pardon.
 
Marcel REDDET.
 
Monsieur le Curé, je vous en supplie, priez pour Maman et pour moi.
 
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 502910. — Fanny Monin, Les fusillés dans le département du Doubs de 1941, à 1944, Mémoire de master 1, Université de Franche-Comté, 2009. — Raymond Tourrain, L’Histoire du groupe Guy Mocquet, Amicale du groupe Guy Mocquet, imprimerie A. Eblé, Besançon, 1974, Besançon. — Notes de Guy Mollaret. — État civil.

Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

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