Né le 8 décembre 1912 à Guisseny (Finistère), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier à l’Arsenal de Brest ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.

Joseph Ropars
Joseph Ropars
Crédit : Gildas PRIOL
Marié, sans enfant, Joseph Ropars entra aux pupilles de la Marine à l’âge de quatorze ans, puis poursuivit dans la Marine nationale avant d’intégrer l’Arsenal de Brest (Finistère). Il était membre du Parti communiste français (PCF) clandestin.
Au mois de mai 1942, il rejoignit les groupes de combattants d’Yves Giloux et participa au sabotage de la station électrique de l’Arsenal de Brest le 26 mars 1942, puis à la destruction du central téléphonique allemand de Brest.
Arrêté le 1er octobre 1942 avec Charles Cadiou à son domicile de Saint-Marc (Finistère) par la police française et le Service de police anticommuniste (SPAC) pour « activité de franc-tireur », il fut incarcéré à la citadelle de Brest puis à la prison Jacques-Cartier à Rennes (Ille-et-Vilaine), enfin remis aux autorités allemandes et transféré le 28 juillet à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Il fut condamné à mort par le tribunal militaire du Gross Paris le 28 août 1943 et fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien.
(Voir Albert Abalain.)
Dernière lettre (orthographe d’origine)
Fresnes, le 17 septembre 1943
Ma chère petite Femme,
Je t’envoie cette dernière lettre. C’est avec beaucoup de peine que je te quitte ; comme je m’y attendais, notre recours en grâce a été refusé.
Il est maintenant 11 heures, et on vient de nous annoncer que notre exécution aura lieu cet après-midi à 4 heures.
Mon cher trésor, je te demande une dernière chose, c’est de rester forte et courageuse devant toutes ces peines, comme tu l’a été jusqu’à présent. Tu n’a toujours aidé dans le malheur, et aussi dans le bonheur. J’ai toujours été fier de t’avoir pour épouse. Je vais quitter cette vie courageusement, parce qu je n’ai rien à me reprocher j’ai toujours fait mon devoir de bon Français, (mais j’ai la certitude avant de mourir, que nous serons tous vengés, et que ceux qui nous ont arrêtés payeront chèrement les crimes qu’ils ont commis) Passage censuré par les Allemands sur la lettre.
Je te demande maintenant de bien embrasser Papa, Maman, Jean, René, Françoise, ainsi que toute la famille. Je pense beaucoup à eux tous, et je les ai toujours aimés. Cette triste nouvelle pouvais venir nous frapper si brutalement. J’avais encore confiance en l’avenir, de te voir si certaine de pouvoir nous retrouver heureux ; mais enfin le destin en a décidé ; mais mon cher amour, soit courageuse et forte, je te la demande dans ma dernière volonté, et aussi reste près de tes parents pour pouvoir conserver l’espoir en de bons jours, notre sacrifice ne sera pas inutile.
Ton mari qui t’a toujours aimée, et qui te quitte en t’embrassant mille fois.
Adieu mon cher Amour.
Je te demande d’être fière de ton mari, tu n’aura pas à baisser la tête. Vive notre noble France !
J’ai refusé le service religieux, je te demande aussi donc de ne pas faire d’office.
Je joins à cette lettre les photos que j’avais sur moi.
Vive la France ! Joseph Ropars

Document communiqué par Gildas Priol. Fonds d’origine de la lettre : Famille de Jean Cabiten (résistant FTP)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site des fusillés du Mont-Valérien.

Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu

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