PAUTREMAT Marcel, Rémi
Né le 25 juin 1922 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé le 30 juillet 1943 au stand du Madrillet, Grand-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; résistant au sein des FTPF.
Les RG au service de la préfecture de région (instrument de Vichy) indiquaient : « Marcel Pautremat a été arrêté le 16 mars 1943 à son domicile, 119 bis rue Chasselièvre à Rouen [...]. Il n’a jamais appartenu à un parti politique avant guerre. Sollicité à différentes reprises par des camarades de travail, il est entré dans l’organisation terroriste en novembre dernier. L’arrestation de son oncle, l’inspecteur Kieffer, par les Allemands, semble avoir forcé sa décision. Il reconnaît avoir mis le feu à plusieurs wagons de paille appartenant aux armées d’occupation ». Le document était signé de l’inspecteur Leroy.
Claude-Paul Couture évoque le lien entre Marcel Pautremat et Paul Carpentier : « (Pautremat) rejoignit la Résistance, comme beaucoup de jeunes qui avaient soif de liberté et que l’occupation allemande révoltait. Son travail le mit en contact avec le matériel de l’armée allemande. C’est ainsi qu’avec Paul Carpentier, il mit le feu à un chargement de fourrage ». Le troisième homme était le cheminot René Canton, soudeur aux ateliers SNCF de Saint-Étienne-du-Rouvray. Dans Hommage aux fusillés..., Claude-Paul Couture cite la lettre à sa famille du jeune Marcel Pautremat : « Le verdict est un peu sévère car je suis condamné à mort. L’exécution aura lieu dans une heure, mais ne vous en faites pas, je ne tremble pas, vous n’aurez pas à rougir de moi. Je regrette de partir ainsi, sans vous avoir revus encore une fois. Mais enfin, ce n’est rien, nous nous retrouverons dans l’autre monde. Surtout ne pleure pas, je n’ai pas peur et je voudrais qu’il en soit de même pour toi. Quant à mes frères, qu’ils soient fiers de moi, ils en ont le droit. Qu’ils travaillent honnêtement, sérieusement, qu’ils fondent de belles familles, en un mot, qu’ils se conduisent en hommes. »
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Arch. Dép. Seine-Maritime : cote 51W428 les fusillés ; cotes 51W410-421 : liste alphabétique des arrestations, cabinet du préfet 41e section ; Pautremat : 51W420. – Claude-Paul Couture (coauteur), Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime. 1940-1944, édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime, 1994.
Jean-Paul Nicolas