Né le 12 février 1908 à Quilly (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 13 février 1943 au terrain militaire du Bêle à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; instituteur ; militant communiste ; membre de l’Organisation spéciale (OS) ; Procès des 42.

Plaque apposée sur les murs de l'école de La-Ville-au-Chef à Nozay.
Plaque apposée sur les murs de l’école de La-Ville-au-Chef à Nozay.
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Marcel Viaud était le fils de Marcel, Louis Viaud, cultivateur, et d’Éléonore, Adélaïde Roger, cultivatrice.Marcel Viaud semaria avec Anne (dite Anna), Paule, Marie Provost.
Après ses études primaires et primaires supérieures, il fut reçu au concours de l’École normale d’instituteurs de Savenay (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Devenu instituteur, il fut trésorier du Syndicat national des instituteurs avant guerre et adhéra au Parti communiste français (PCF) en 1937. Il exerça une douzaine d’années à Châteaubriant où, en 1939, il travailla, ainsi que sa femme, Anna, à l’école des Terrasses.
Mobilisé en septembre 1939 comme sergent dans un Régiment d’infanterie, il fut « cassé » parce que communiste. Il fut fait prisonnier au nord de la Somme, mais réussit à s’évader et à rentrer à pied à Châteaubriant, où il retrouva son poste à la rentrée d’octobre 1940.
À la fin de cette année, il retrouva le contact avec les membres de la cellule locale du PCF clandestin, Auguste Mousson et Joseph Autret, l’autre instituteur de la cellule, et aida aux évasions de militants communistes du camp de Choisel à Châteaubriant. Le 23 juin 1941, il fit observer une minute de silence à ses élèves pour protester contre l’attaque allemande contre l’URSS. Lorsque la police française perquisitionna son domicile au mois de juillet 1941, elle ne découvrit qu’une brochure de 1933 intitulée « Que s’est-il passé en Allemagne ? », document qu’elle qualifia de communiste alors qu’il avait été publié par la section française de la Ligue communiste internationaliste (trotskiste). Avec sa femme, Marcel Viaud fut déplacé pour la rentrée 1941 dans la petite école de la Ville-au-Chef, un hameau de Nozay. Cette école discrète servit par la suite de planque à Claude Millot, secrétaire régional du PCF clandestin, ainsi qu’à différents responsables de l’OS et à des militants de passage, tel Auguste Delaune (lui aussi évadé de Châteaubriant).
La police se rendit compte de ces activités et tenta de l’arrêter en septembre 1942. Caché chez ses parents à Quilly, Marcel Viaud fut arrêté le 17 septembre par le Service de police anticommuniste (SPAC), torturé au commissariat central de Nantes, rue Garde-Dieu, avant d’être incarcéré à la prison Lafayette de Nantes. Jugé par le tribunal militaire allemand de Nantes en janvier 1943 avec tout le groupe des résistants nantais arrêtés à cette période (« Procès des 42 »), il fut condamné à mort le 28 janvier et fusillé au terrain militaire du Bêle le 13 février 1943.
Le groupe scolaire castelbriantais des Terrasses porte désormais son nom.
Une cellule du PCF de Loire-Atlantique porte aussi son nom.
Anna Viaud, institutrice dans les mêmes écoles que son mari, contribua aux planques des résistants. Après l’exécution de son mari, elle prit la relève, passant dans la clandestinité. À la Libération, elle fut vice-présidente départementale de l’Union des femmes françaises, membre du Comité départemental de Libération, puis se rendit à Paris, où elle devint la secrétaire de Mathilde Péri, députée et épouse de Gabriel Péri, journaliste à l’Humanité fusillé par les nazis.
Marcel Viaud fut déclaré "Mort pour la France" le 20 septembre 1945.
La tombe du Marcel Viaud est au cimetière de la Chauvinière à Nantes.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1694W37, 10W1, 270W501, 305 J 3. – Arch. Dép., Maine-et-Loire, 18W70 . — La Résistance de l’Ouest, 17 novembre 1944. — Clarté, 13 octobre 1945 (article de Joseph Autret). — Maxime, Raconte, camarade, Saint-Nazaire, 1974. — Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), Mémoire de Maîtrise d’Histoire, université de Nantes, 1987. — Jean Bourgeon (éd.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, Éd. de l’Albaraon, 1990. — Michel Prodeau, Itinéraires clandestins, Nantes, Opéra, 1995.

Guy Haudebourg

Version imprimable