Né le 10 décembre 1907 à Cassola (Italie), fusillé ou guillotiné le 20 novembre 1943 à Tübingen (Allemagne) ; entrepreneur en maçonnerie ; membre du Front national ; condamné à mort dans le Procès des 16.

Paolo Rossi quitta son pays natal au début des années 1930 et se fixe dans le quartier populaire de Doulon, à Nantes (Loire-Atlantique, Loire-Inférieure) où il devint entrepreneur de maçonnerie. Là, il fit la connaissance de Julia Le Queffelec née en 1915 à Pont-l’Abbé (Fnistère) et se maria avec elle en 1932, se fixant dans le quartier du Petit Bel Air. De cette union naquirent deux garçons, Paul-Louis et Guy. Au moment du Front Populaire, Paolo Rossi fut d’opinions communistes et intervenait dans les réunions locales du Parti communiste français (PCF). C’est à ces occasions qu’il se lia avec les militants communistes actifs dans le quartiers des Batignolles.
Paolo Rossi fut aussi président de la Ligue italienne des droits de l’Homme de Nantes.
Lorsque les Allemands arrivèrent à Nantes, en juin 1940, il brûla ses ouvrages dangereux et s’enfuit dans le Sud, craignant d’être arrêté comme Italien car ses papiers français n’étaient pas totalement en règle. Revenu au bout de quelques temps, il embaucha alors des amis, des Italiens et des Espagnols républicains réfugiés ainsi que des anciens métallurgistes passés dans la clandestinité. C’est ainsi qu’il hébergea Gaston Turpin*, membre du groupe de l’OS nantaise ainsi que d’autres activistes.
En octobre 1942, après les grandes rafles de l’été qui virent la chute d’une grande partie des organisations communistes, il devint responsable du Front national de Doulon qui comprenait plus particulièrement des Italiens et des Espagnols.
Arrêté par la police française le 11 février 1943 pour attentats contre un cinéma allemand, une gare de triage, et deux personnes, il fut jugé par le tribunal allemand de Nantes le 13 août 1943 (« Procès des 16). Déporté en Allemagne le 6 septembre 1943, il fut fusillé à Tübingen (Allemagne) le 20 novembre 1943 avec le nantais André Rouesné
Son cadavre fut alors déposé à l’institut anatomique de Tübingen.
Une cellule du PCF de Loire-Atlantique porte son nom.
Il fut déclaré « Mort pour la France » le 2 juillet 1947. Bien qu’ayant reçu la carte de Combattant volontaire de la Résistance (CVR) en 1955, le ministère des Anciens combattants refusa de le reconnaître comme déporté résistant, lui accordant le titre de déporté politique (12 mars 1956).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. de Loire-Atlantique 1693W113, 305 J 3 . — Archives PCF de Loire-Atlantique. — Jean Bourgeon (éd.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, Éd. de l’Albaraon, 1990. — Paul-Louis Rossi, La montagne de kaolin, Paris, Julliard, 1992. - DAVCC, Caen, Boite 5 / B VIII 4, Liste S 1744 (Notes de Thomas Pouty).

Guy Haudebourg

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