Né le 28 septembre (ou décembre) 1919 à Verquin (Pas-de-Calais), fusillé après condamnation à mort le 21 août 1941 à Arras (Pas-de-Calais) ; belge ; manœuvre au Génie civil à Lens, ouvrier en bâtiment ; membre des Jeunesses communistes ; résistant à Avion (Pas-de-Calais).

Fils de Gentil et de Léontine Nobels, Albert Beckaert était de nationalité belge, célibataire et domicilié rue Louis-Faucqueur à Avion au moment de la Seconde Guerre mondiale.
Membre des Jeunesses communistes d’Avion, Albert Beckaert faisait aussi partie de la société des « Gais Lurons », contre laquelle une information fut ouverte sous l’Occupation. On soupçonnait alors cette association d’être un moyen détourné pour assurer la reconstitution du Parti communiste clandestin, sous le couvert d’une activité de jeu de cartes. Albert Beckaert militait au Parti communiste clandestin dans le bassin minier.
Il fut arrêté le 25 juillet 1941 par la gendarmerie de Liévin comme co-auteur avec Marcel Dandre, de l’acte de sabotage commis sur la voie ferrée Lens-Arras à Vimy le 23 juillet 1941 au lieu-dit « le pont d’Avion ». Lors de cet attentat la charge explosive préparée par Michel Brûlé tua Marcel Dandre.
Albert Beckaert fut condamné à mort le 31 juillet par conseil de guerre de l’Oberfeldkommandantur (V) 670 « pour avoir pris part à l’attentat sur la voie ferrée commis le 23 juillet 1942 par l’ouvrier mineur Marcel Dandre, habitant également Avion et qui y a trouvé la mort. Les deux auteurs étaient communistes » (selon l’affiche apposée publiquement).
En conséquence, Albert Bekaert fut exécuté dans la cour de la prison Saint-Nicaise d’Arras le 21 août 1941. Ce fut la première exécution dans le Pas-de-Calais depuis le début de l’Occupation.
Le 23 août, la mère d’Albert envoya un courrier au maréchal Pétain lui demandant la grâce pour son fils. À ce moment-là, elle ne savait pas qu’il avait été exécuté deux jours plus tôt.
Albert Bekaert avait écrit avant de mourir une lettre d’adieu à ses parents et à son parti : « Ce sont le capitaine de la brigade d’Arras, le commissaire d’Avion et sa bande de crapules qui sont responsables de ma mort, pour m’avoir arrêté et livré aux boches. Quand tous ceux-là seront supprimés, ma mort sera vengée et c’est là ma dernière volonté » Albert Bekaert repose dans le cimetière d’Avion et une plaque est apposée au Mur des fusillés. •
Le nom d’Albert Bekaert figure sur le mémorial des fusillés d’Arras et sur le monument aux morts d’Avion (Pas-de-Calais). Il obtint la médaille de la Résistance française avec rosette à titre posthume, par décret du 3 janvier 1946 (JO du 13 janvier 1946). Il n’a pas été possible de savoir si la mention « mort pour la France » a été attribuée à Albert Bekaert, mais il fut homologué au titre des FFI (GR 16 P 43766).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M. 5022/1. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 179 ; Y. Le Maner, L. Thiéry, Fusillés et déportés du Nord-Pas-de-Calais (1940-1945), La Voix du Nord éditions, 2005, p. 14. — « Les prisons d’Arras et les hommes » par Jean-Claude Fichaux. Les éditions NordSites Internet : Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb. — Notes de Jean-Pierre Ravery

Alain Petit, Frédéric Stévenot

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