Né le 18 août 1915 à Souday (Loir-et-Cher), fusillé le 23 mars 1944 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; sergent-chef ; résistant au sein du réseau Marco-Polo (Lyon).

Fils d’Henri Joseph et de Thérèse Marie Augustine Marcel, Henri Moreau épousa à Vichy (Allier) le 24 juillet 1941 Yvonne Gilberte Chapuis, lingère. Le couple résidait à Vichy, au 4 rue des Vosges. Henri Moreau, militaire de carrière, était sergent-chef au 4e Bureau (transports, ravitaillement) de l’état-major de l’armée de l’Air à Vichy, et employé aux services généraux de Vichy.
À compter de septembre 1941, il s’engagea dans la Résistance. Il devint agent P2 au sein du réseau Marco-Polo, adjoint du chef de groupe des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de Vichy.
Il fut arrêté à son travail par trois policiers de la Sipo-SD le 23 février 1944 vers 17 heures. Le 18 janvier, le commissaire Marc-Roland Juge, du même réseau, avait été arrêté. Henri Moreau fut interné à Vichy puis à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), et torturé. Son épouse fut arrêtée peu après et déportée à Ravensbrück (matricule 35432) par le convoi du 18 avril 1944. Elle survécut.
Le 14 mars 1944, Henri Moreau fut condamné à mort par le tribunal militaire pour le Sud de la France de Nîmes (Gard) et fut passé par les armes le 24 mars 1944 à la prison allemande dans les locaux du 92ème Régiment d’infanterie à Clermont-Ferrand. Son corps fut identifié le 30 septembre 1944 au cimetière des Carmes-Déchaux à Clermont-Ferrand lors de l’exhumation de seize fusillés.
À une date non renseignée, il reçut à titre posthume la Médaille militaire avec la citation suivante : « Sergent-chef Moreau appartenant aux services généraux de l’Administration centrale, volontaire pour participer avec les Forces françaises de l’intérieur à la Libération du territoire, a fait preuve au cours de différentes missions, d’énergie, de courage et d’un absolu mépris du danger. Arrêté par la Gestapo, a été fusillé le 24 mars 1944, la tête haute en chantant ``La Marseillaise’’, faisant l’admiration par son attitude héroïque de tous, même des troupes ennemies. »
Homologué au grade de sous-lieutenant, chargé de mission de 3e classe, il fut reconnu « Interné Résistant » le 30 septembre 1959 et déclaré « Mort pour la France » tardivement, le 25 janvier 1960. Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume en 1961.
Le site Mémoire des Hommes place son décès à Aulnay-de-Saintonge. Il a été reconnu FFC et DIR.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 429473 et GR 28 P 4 136 334, dossiers résistant pour Henri Moreau (nc). — AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – AVCC Caen, AI 1Mi 28. — Site Internet du Perche-Gouët. — Eugenes Martres, Auvergne Bourbonnais. les archives parlent : 1940-1945, Edition De Borée. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 63 908 W 65 : enquête pour crimes de guerre à Clermont-Ferrand. Découverte d’une fosse commune.

Dominique Tantin

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