Né le 18 mars 1910 à Cronat (Saône-et-Loire), fusillé le 8 décembre 1943 au champ de tir de Challuy-Nevers (Nièvre) ; cultivateur, épicier aubergiste ; résistant au sein de l’Armée secrète (AS).

Fils de Jean Veillerot et d’Élisabeth Grillard, cultivateurs au hameau du Verdelet,
François Veillerot épousa Jeanne, Marie, Marguerite Blanchot le 25 juin 1932 à Fontaine-lès-Clerval (Doubs) Son épouse était originaire de Frebécourt (Vosges). De cette union naquit une fille, Janine, en 1934. D’abord cultivateur, il devient épicier aubergiste au hameau des Vanneaux à Gannay-sur-Loire (Allier). Mobilisé en 1939, François Veillerot échappa à la captivité.
François Veillerot s’engagea dans la Résistance en avril 1943 au sein du groupe de l’AS de Gannay-sur-Loire dirigé par Henry Lamy (« lieutenant Claude »), percepteur à Chevagnes. Agent P2 du réseau Action du Bureau des opérations aériennes (BOA) région CDP3, il participa à la récupération et au camouflage des parachutages d’armes.
Le samedi 9 octobre 1943, sur dénonciation, la police allemande – la Sipo-SD – arrêta sept personnes dans la commune de Gannay-sur-Loire, parmi lesquelles Marcel et Maurice Gaillard, aussitôt internés à la maison d’arrêt de Moulins, et ce jusqu’au 8 décembre 1943. Dans l’après-midi, les Allemands revinrent à Gannay, au lieu-dit La Motte-aux-Oies, où, dans une carrière, ils se saisirent d’un important dépôt d’armes : une quinzaine de grands containers et une trentaine de petits, transportés à Moulins vers 18 heures dans un camion réquisitionné. Quelques semaines plus tard, les Allemands revinrent et arrêtèrent trois autres personnes, parmi lesquelles François Veillerot le 20 novembre. Sur les dix prisonniers, quatre furent libérés ultérieurement.
Ils furent transférés à la maison d’arrêt de Nevers sur laquelle le site Internet référencé ci-après apporte les précisions suivantes : « La maison d’arrêt de Nevers a hébergé durant les années sombres de l’Occupation des Patriotes français arrêtés par la Gestapo. Tout était mis en œuvre pour que ces résistants ne soient pas reconnus des gardiens français qui travaillaient là. Ils étaient orientés dès leur arrivée au 2e étage, entièrement cloisonné, appelé le ``quartier allemand’’. Les fenêtres étaient obstruées de façon à empêcher toute vue ou contact avec l’extérieur. Les issues étaient toutes bouchées, le 2e étage était totalement isolé. Les Patriotes étaient regroupés à 2, 3 ou 4 par cellule, d’où ils ne sortaient que quelques minutes le matin pour une toilette rapide, ou pour les corvées de nettoyage ou de soupe. Ils avaient parfois la possibilité d’accéder à la promenade, sous la surveillance très étroite des Allemands, tandis que tout le reste de la prison était consigné. Les interrogatoires avaient lieu soit à la Kommandantur, soit rue des Chauvelles. La durée de détention des Patriotes à Nevers était variable. Certains étaient déportés vers les camps de travail en Allemagne ou transférés dans d’autres prisons françaises. Les autres étaient emmenés au Champ de Tir de Challuy pour y être fusillés. »
Arrêtés pour détention d’armes, les frères Maurice et Marcel Gaillard et leurs quatre compagnons de détention, Jean Chevalier, Jean-Marie Faure, Jean Roy et François Veillerot, furent condamnés à mort le 29 novembre 1943 par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 568 de Nevers pour « actes de franc-tireur ». Ils ont été fusillés le 8 décembre au champ de tir de Challuy en deux groupes, lui à 7h38. Les victimes furent inhumées au cimetière de Nevers.
Chargé de mission de 3e classe avec pour grade d’homologation celui de sous-lieutenant, François Veillerot fut déclaré « Mort pour la France » le 12 mai 1945 et reconnu « Interné Résistant » le 4 mars 1952.
À proximité du monument aux morts de Gannay-sur-Loire, un panneau présente les photographies des six fusillés.A Nevers,le monument du champ de tir rappelle la mémoire des 32 patriotes qui, entre le 12 janvier 1942 et le 30 juin 1944, ont été fusillés en ce lieu par l’occupant nazi.
Il reçoit à titre posthume la médaille de la résistance par décret du 16 septembre 1953
Nevers, champ de tir de Challuy (12 janvier 1942-30 juin 1944)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet sermoise-sur-loire.com. – Informations transmises par Patrick Auger.— État civil.

Dominique Tantin

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