Né le 22 novembre 1891 à Arras (Pas-de-Calais), fusillé le 15 mars 1944 au fort de Bondues (Nord) ; directeur d’entreprise ; administrateur des hospices de Béthune ; adjoint au maire de Béthune ; résistant, membre du mouvement la Voix du Nord.

Marié, sans enfant, Émile Beaucourt était le directeur de l’entreprise Fer et Art à Béthune (Pas-de-Calais). Il y inventa des prototypes de machines à laver à tambour, de bateau à moteur, ou encore de lits articulés. Il habitait dans cette même ville et était vétéran de la Grande Guerre. Administrateur des hospices de Béthune, il y fit la connaissance du père de Louis Dhénin. peut-être cette rencontre aida-t-elle à ses activités ultérieures dans la Résistance ? En 1935, devenu adjoint au maire de Béthune, il s’impliqua dans ses nouvelles fonctions en faveur de l’action sociale. Dans ce cadre, il prit part à l’aide aux chômeurs et grévistes, créa des cantines pour enfants de chômeurs et orphelins, et s’impliqua dans la lutte contre la tuberculose. Avec Louis Dhénin, il travailla au secours des familles de prisonniers de guerre après la débâcle.
Membre du mouvement la Voix du Nord depuis le mois de janvier 1943 (secteur de Béthune), il fut arrêté le 2 mars 1944 à Béthune par la GFP 716 d’Arras, la police militaire allemande pour « espionnage, trafic d’armes et d’essence », il fut emprisonné à Arras jusqu’au 14 mars 1944. Pendant cette période, l’instruction de son affaire fut menée par « l’ange gardien des V1 », c’est-à-dire l’appareil de répression allemand installé à Arras depuis décembre 1943 et dont la mission exclusive était la protection des constructions spéciales du Nord de la France. Les interrogatoires et les confrontations se déroulaient alors à l’Hôtel du Commerce d’Arras, siège de l’Abwehr d’Arras. Le 14 mars, Émile Beaucourt fut transféré à la prison de Loos-lès-Lille (Nord) pour son procès.
Le lendemain, 15 mars 1944, avec Louis Dhenin et Marcel Douphy, il comparut secrètement devant le tribunal spécial du 65e corps d’armée allemand qui siègeait alors boulevard de la Liberté, à Lille. Les trois résistants furent exécutés le même jour au fort de Bondues. Selon le témoignage d’André Velut, condamné à mort le 28 mars suivant par le même tribunal à Lille, ils comparaissent ensemble, le 15 mars. Beaucourt, Dhenin* et Douphy* furent condamnés à mort et fusillés sur-le-champ, alors que le procès de Velut et de son camarade Dautremer fut repoussé.
Décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec palme, ainsi que de la Médaille de la Résistance, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Musée de la Résistance de Bondues, Ils étaient 68, op. cit. – Gilles Perrault, La longue traque, éditions JC Lattès, Paris 1975 p. 395. – Fonds « André Velut » (La Coupole) – Laurent Thiery, La répression allemande dans le Nord de la France (1940-1944), Lille, Presses du Septentrion, 2013, p. 239-256.

Delphine Leneveu, Julien Lucchini, Laurent Thiery

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