Né le 11 décembre 1924 à Rosiers-d’Égletons (Corrèze), abattu le 10 juin 1944 à Ussel (Corrèze) ; cheminot ; résistant FTPF.

Pierre Peyricot était le fils de Paul, employé des chemins de fer (Paris-Orléans), né en 1898, et de son épouse Henriette, née Jouix en 1901, natifs tous les deux de Rosiers-d’Égletons où la famille était domiciliée au recensement de 1926. Pierre Peyricot avait un frère aîné prénommé Jean, né le 3 février 1923 dans la même commune. Les deux frères étaient devenus cheminots à l’instar de leur père et travaillaient au dépôt d’Ussel. Jean était ouvrier, Pierre mineur ouvrier.
Pierre et son frère furent deux des 47 résistants FTPF abattus par les tirs de la garnison allemande du 95e régiment de sécurité le 10 juin 1944, place Voltaire, lors de ce qu’on a appelé le massacre d’Ussel, qui se déroula dans les circonstances suivantes.
Le 9 juin, à la suite de négociations avec l’Armée secrète, le maire, un officier du 1er régiment de France (1er RF) et le commandant de la gendarmerie d’Ussel, les Allemands, dont la situation paraissait alors sans issue, avaient accepté de se placer sous la protection du 1er RF et d’entreposer leurs armes à l’École primaire supérieure dans un local qui serait gardé par deux sentinelles, française et allemande. Aux termes de l’accord, ils pourraient reprendre ces armes s’ils étaient attaqués par des résistants.
Mais dans la matinée du 10 juin, les FTP, qui n’avaient pas été impliqués dans ces négociations, obtinrent de l’AS qu’un coup de main soit tenté pour récupérer les armes des Allemands, armes qui seraient partagées entre l’AS et les FTP, ces derniers en étant très démunis. La décision venait d’être prise, en début d’après-midi, lorsque 55 jeunes maquisards de la 236e Compagnie, 6e bataillon FTP de la Corrèze, placés sous les ordres du commandant Lanot, et venant de Saint-Pardoux-le-Vieux dans trois camions et un véhicule léger, arrivèrent à Ussel devant la porte principale de l’EPS. S’estimant menacés, les Allemands récupérèrent leurs armes et ouvrirent le feu depuis les fenêtres du bâtiment. Ils abattirent les maquisards et achevèrent tous les blessés. 47 hommes furent tués parmi lesquels Pierre Peyricot et son frère Jean. Très peu réussirent à s’enfuir.
Pierre Peyricot obtint la mention Mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument commémoratif du massacre à Ussel, sur des plaques et monuments aux Morts dans sa commune natale ainsi qu’à Aix (Corrèze). La consultation de son dossier au SHD de Vincennes permettra de préciser son parcours.


Voir Ussel (Corrèze), 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017, pp. 1577-1578. — MémorialGenWeb. — Monographie sur Wikipedia : Massacre d’Ussel. — Recensement de Rosiers-d’Égletons en 1921 (Arch. Dép. de Corrèze en ligne). — Service historique de la Défense, GR 16 P 473261 (nc).

Claude Pennetier, Dominique Tantin

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