Né le 21 août 1912 à Brienne-sur-Aisne (Ardennes), fusillé après condamnation le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) ; peintre ou ouvrier agricole ; résistant au sein de Ceux de la Résistance (CDLR), groupe Liberté, région C du département de la Marne.

Fils de Léon, manouvrier, et de Marie, née Chantire, sans profession, René Differdange épousa Fernande, née Cadant, le 1er décembre 1934 à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne).
Domicilié à Neufchâtel-sur-Aisne (Aisne), René Differdange était membre de CDLR. Il fut arrêté dans son village sur dénonciation le 24 février 1944 avec vingt-trois autres résistants du même groupe par la Sipo-SD de Saint-Quentin pour actes de franc-tireur, attentats et sabotages de voies ferrées. Les arrestations suivirent celle de Paul Gillant, intervenue le 19, ce qui a jeté la suspicion sur lui : il a été accusé post mortem d’avoir donné les noms de ses camarades lors de l’interrogatoire, ce qu’aucun élément n’a permis de confirmer. Quoi qu’il en soit, dix-sept d’entre eux périrent : huit furent fusillés, huit sont morts en déportation ; un autre a été tué en mission.
Emprisonné à Saint-Quentin, René Differdange fut traduit devant le tribunal militaire allemand FK 602 de la ville (au 23 rue d’Isle), qui prononça le 7 avril 1944 sa condamnation à mort. Il a été fusillé le lendemain au champ de tir de La Sentinelle, route de Cambrai, par les autorités allemandes.
Vingt-sept résistants furent abattus le même jour, comme le rappelle la plaque commémorative posée sur le mur de l’ancien tribunal allemand. Après leur exécution une affiche fut apposée à Saint-Quentin : « Avis Important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal Allemand compétent a condamné à mort une bande de terroristes pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la Région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant » (BVII). L’avis concernait les résistants arrêtés appartenant à différents groupes de la moitié nord du département et de Busigny (Nord), mais aussi la population de l’Aisne.
Un monument fut inauguré à Neufchâtel le 21 septembre 1947 avec les noms des dix-sept victimes du groupe.
Celui de Differgange figure également à Saint-Quentin sur le monument de la Sentinelle.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Aisne, J 1447, J 1461/13. – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Notes Jean-Pierre Besse. – Monument commémoratif de Neuchâtel-sur-Aisne. – Monument de La Sentinelle, et plaque commémorative au 23 rue d’Isle (Saint-Quentin). – État civil.

Frédéric Stévenot

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