Né le 20 novembre 1923 à Tergnier (Aisne), fusillé le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) après condamnation à mort ; chauffeur automobile ; résistant au sein des FTPF, détachement La Corse 22 ; FFI.

Fils d’Albert Galiègue, mécanicien, et de Aline Robert, sans profession, Pierre Galiègue, célibataire était domicilié à Busigny (Nord).
Le 1er août 1943, Lucien Desjardin avait fondé avec son frère le détachement FTPF « La Corse », qu’il commandait, et qui comprenait en majorité des agents SNCF. Le groupe organisa de nombreuses actions, dont l’incendie de sept wagons de paille dans la gare de Busigny, le sabotage de voies, etc, dans le nord de l’Aisne et environs, notamment à Busigny, Bohain, Hirson, Fresnoy-le-Grand, Caudry.
Le 4 février 1944, Lucien Desjardin, attendu par la Sipo-SD de Saint-Quentin, fut capturé chez sa mère en possession d’armes au retour d’un parachutage. Son frère Edmond et d’autres résistants (Edmond Degond — qui fut déporté —, Adolphe Huge) le furent aussi. Le lendemain, Pierre Galiègue fut arrêté également : le groupe était alors démantelé. Tous furent inculpés pour actes de franc-tireur et sabotages de voies ferrées. De fait, Pierre Galiègue avait participé à l’incendie des wagons de paille, à cinq sabotages sur les voies ferrées, au sabotage à la dynamite de cinq locomotives dans la même gare, à deux parachutages, à quatre transports d’armes, à une tentative de sabotage sur usine Nestlé, etc.
Emprisonné à Saint-Quentin (Aisne), il fut déféré devant le tribunal militaire allemand FK 602 de la ville (au 23 rue d’Isle), qui prononça une peine de mort le 8 avril 1944. Il a été fusillé le même jour au champ de tir de La Sentinelle, route de Cambrai, par les autorités allemandes.
Vingt-sept résistants furent abattus le même jour, comme le rappelle la plaque commémorative posée sur le mur de l’ancien tribunal allemand. Après leur exécution une affiche fut apposée à Saint-Quentin : « Avis Important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal Allemand compétent a condamné à mort une bande terroristes pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la Région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant » (BVII). L’avis concernait non seulement les résistants arrêtés appartenant à différents groupes de la moitié nord du département et de Busigny (Nord), mais aussi la population de l’Aisne.
Pierre Galiègue a reçu la mention « Mort pour la France » à titre militaire (AC 21 P 190 583), et fut homologué FFI et DIR (GR 16 P 239800). Il obtint la médaille de la Résistance à titre posthume (décret du 28 mars 1953, JO du 1er avril).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Aisne, J 1461/13. DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). SHD, dossiers adm. résistants. Liste des médaillés de la Résistance à titre posthume (ap. 1948). — Notes Jean-Pierre Besse. – Monument de La Sentinelle, et plaque commémorative au 23 rue d’Isle (Saint-Quentin). – Sites Internet : Mémoire des Hommes ; UNADIF-FNDIR ; Courrier picard du 9 avril 2016. — État civil.

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Généalogie Aisne

Frédéric Stévenot

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