Né le 15 décembre 1911 à Fourmies (Nord), fusillé le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) ; magasinier fraiseur ; graisseur ; résistant au sein des FTPF, détachement La Corse 22.

Fils d’Adolphe Hugé, 24 ans, rattacheur demeurant à Fourmies, rue Victor-Hugo, et de Rose Léa Baudin, 21 ans, ménagère, son épouse. Marié à Thérèse Bodchon, le 5 mai 1934, père de cinq enfants et domicilié à Fourmies.
Adolphe Hugé, graisseur à Fourmies, fut arrêté le 4 février 1944 à Busigny (Nord) avec les frères Desjardin, Edmond et Lucien, Edmond Degond ainsi que Pierre Galiègue par la Sipo-SD de Saint-Quentin, pour actes de franc-tireur ]et sabotages de voies ferrées. Il était membre des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) depuis le 15 août 1943, et avait participé à l’incendie de sept wagons de paille dans la gare de Busigny, au sabotage de voies, etc.
Emprisonné à Saint-Quentin, il fut traduit devant le tribunal militaire allemand FK 602 de la ville (au 23 rue d’Isle). Condamné à mort le 6 avril, il a été fusillé avec ses compagnons par les autorités allemandes le 8 avril, au champ de tir de La Sentinelle, route de Cambrai. D’abord inhumé au cimetière Saint-Jean à Saint-Quentin comme les autres fusillés, son corps fut ensuite transféré à Fourmies, là où il habitait.
Vingt-sept résistants furent abattus le même jour, comme le rappelle la plaque commémorative posée sur le mur de l’ancien tribunal allemand. Après leur exécution une affiche fut apposée à Saint-Quentin : « Avis Important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal Allemand compétent a condamné à mort une bande terroristes pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la Région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant » (BVII). L’avis concernait les résistants arrêtés appartenant à différents groupes de la moitié nord du département et de Busigny (Nord), mais aussi la population de l’Aisne.
Le nom d’Adolphe Hugé figure à Saint-Quentin, sur le monument de La Sentinelle et sur le monument commémoratif 1939-1945 de Fourmies. Il a été donné à une rue de la commune.
Adolphe Hugé est déclaré « Mort pour la France », à titre militaire comme FFI fusillé (AC 21 P 57 159), et fut homologué FFI et DIR (GR 16 P 298303).
Sources

SOURCES. SHD, dossiers adm. des résistants. Arch. dép. Aisne, 6 M 641/3. DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Notes Jean-Pierre Besse. – Monument de La Sentinelle, Saint-Quentin. — Site : Mémoire des hommes ; Généalogie Aisne. — État civil de Fourmies (3 E 8998).

Frédéric Stévenot

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