Né le 3 novembre 1924 à Grandpré (Ardennes), fusillé après condamnation à mort le 30 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; comptable à Ploërmel (Morbihan) ; résistant, FFI, FFC.

Lionel Dorléans
Lionel Dorléans
SOURCE : Mémorial GenWeb
À La Maltière en Saint-Jacques-de la-Lande
À La Maltière en Saint-Jacques-de la-Lande
Sur le monument des martyrs de la Résistance</br> à Ploërmel
Sur le monument des martyrs de la Résistance
à Ploërmel
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Lionel Dorléans était le fils d’Eugène Henri Auguste Dorléans, receveur de l’enregistrement, originaire de Merdrignac (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), et de Madeleine Eugénie Elisabeth Dupré, originaire de Pontarlier (Doubs), sans profession. Célibataire, il était domicilié chez ses parents rue de la Santé à Ploërmel (Morbihan), où son père exerçait la profession de conservateur des Hypothèques. Au début de l’Ocupation il était élève de Terminales au lycée Émile Zola de Rennes (Ille-et-Vilaine).

Comptable à l’entreprise L’Industrielle de Ploërmel, fiancé de Berthe Hervy (soeur de Paul Hervy Lionel Dorléans s’engagea Au mois de septembre 1943 dans les Forces françaises combattantes (FFC) dans le groupe Action, recruté par Louis Chérel et participa aux actions engagées par le Corps franc de Ploërmel. Il a ensuite rejoint les Forces françaises de l’intérieur et rempli des missions de renseignements, de liaisons, de réception de parachutages et de transports d’armes au sein de la 9e compagnie (compagnie de Ploërmel) du 8e Bataillon FFI (ORA-Organisation de Résistance de l’Armée) du Morbihan.

Le 19 février 1944, alors qu’il regagnait son domicile muni de faux-papiers, il fut arrêté par la Feldgendarmerie en même temps que René Salomon, et Paul Hervy à leur descente d’autocar à la gare de Ploërmel. Transféré à la prison de Vannes (19 février 1944-fin avril 1944) puis au fort de Penthièvre en Saint-Pierre-Quiberon (fin avril-20 mai 1944) et enfin à la prison Marguerite de Rennes (à partir du 20 mai 1944), il fut condamné à mort le 29 juin 1944 par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur de Rennes FK 748 comme « franc-tireur » et pour avoir caché des armes parachutées. Il fut exécuté le lendemain sur le polygone de tir de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine), en même temps qu’Henri Calindre,Louis Chérel, Paul Hervy et René Salomon, impliqués dans la même affaire.

La première chambre du tribunal civil de première instance de Rennes par un jugement daté du 14 février 1945, transcrit en mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande le 2 mars 1945, déclare que Lionel Dorléans « est décédé à Saint-Jacques-de-la-Lande le 30 juin 1944, mais qu’aucun acte constatant ce décès n’a été transcrit sur les registres de l’état civil de cet arrondissement, que cette omission doit être réparée et que mention en sera faite sur les registres de la commune de Ploërmel où le défunt avait son dernier domicile ». Ce jugement dit par erreur que Lionel Dorléans est né à Merdrignac (Côtes-d’Armor), lieu de naissance de son père Eugène Dorléans, erreur corrigée ultérieurement, ce qui a entraîné sa transcription à l’état civil de Grandpré le 19 novembre 1948.

Lionel Dorléans a été reconnu « Mort pour la France ». Il été homologué FFC au titre de Turma-Vengeance et FFI. Le statut d’Interné-résistant lui a été attribué en novembre 1955, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 2 septembre 1959 publié au JO du 13 septembre 1959. Il a reçu la Légion d’honneur et la Croix de guerre à titre posthume.

Son frère Gilbert Dorléans, né en 1922, étudiant à Rennes, avait rejoint le réseau Overcloud dès novembre 1941. Arrêté le 4 février 1942, il a été déporté à Mauthausen (déporté rentré).

En Ille-et-Vilaine, le nom de Lionel Dorléans est inscrit sur la stèle des fusillés de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande. À Rennes, il figure sur le monument de la Résistance érigé dans le cimetière de l’Est et sur la plaque commémorative du lycée Émile Zola.
Dans le Morbihan, il est gravé sur le monument dédié « Aux martyrs de la Résistance » à Ploërmel.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, 21 P 121 368. – SHD, Vincennes, GR 16 P 189952. – Arch. Dép. Morbihan 2 W 11 308. – " La Butte de La Maltière - Saint-Jacques-de-la- Lande ", Ami entends-tu… Journal de la Résistance bretonne, ANACR, numéro 158, décembre 2012. – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit. – Site des fusillés d’Ille-et-Vilaine. – Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2013. – Mémorial GenWeb (photo). – État civil, Grandpré (acte de naissance) ; Saint-Jacques-de-la-Lande, (jugement déclaratif de décès du tribunal civil de Rennes). — Note de Jean-Paul Roger, fils de Jeanne Hervy (2021).

Alain Prigent, Serge Tilly, Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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